Donald Trump aurait demandé à l’Ukraine d’enquêter sur la famille de Joe Biden
2019-09-21 16:30:30
Le compte rendu publié par la Maison Blanche, le 25 juillet, après une conversation téléphonique de Donald Trump avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait
été d’un laconisme à toute épreuve. Le président des Etats-Unis avait félicité son interlocuteur pour sa victoire à l’élection présidentielle, évoqué avec lui les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays, et envisagé une future rencontre.
Il manquait peut-être à ce communiqué la mention d’un sujet de conversation susceptible de créer une nouvelle tempête politique à Washington. Selon des informations publiées par le Wall Street Journal dans l’après-midi du vendredi 20 septembre, Donald Trump aurait en effet profité de cet échange pour demander « à huit reprises » au président ukrainien de lancer des enquêtes visant la famille du candidat démocrate qu’il pourrait affronter en novembre 2020, Joe Biden.
L’avant-veille, le Washington Post avait été le premier à révéler qu’un lanceur d’alerte appartenant à la communauté du renseignement des Etats-Unis avait signalé, au début du mois d’août, le contenu d’une discussion téléphonique du président à l’inspecteur général du renseignement national, Michael Atkinson. Nommé par Donald Trump en 2018, ce dernier avait jugé suffisamment alarmante l’information portée à sa connaissance pour envisager d’en faire part au Congrès.
Le directeur par intérim du renseignement national, Joseph Maguire, s’y était cependant opposé avec le soutien du département de la justice. Entendu à huis clos par la commission du renseignement de la Chambre des représentants, jeudi, Michael Atkinson a gardé le silence sur injonction de son autorité de tutelle.
Depuis des mois, des proches de Donald Trump s’efforcent ouvertement d’inciter les autorités ukrainiennes à relancer des enquêtes considérées comme potentiellement dommageables pour le camp démocrate. La première concerne la présence du fils de Joe Biden, Hunter, au conseil d’administration d’une société gazière privée à partir de 2014, à une époque où son père occupait les fonctions de vice-président. La seconde renvoie à d’éventuels liens entre des responsables de l’administration ukrainienne et des émissaires du Parti démocrate. Ces liens auraient permis de mettre au jour la fraude fiscale et bancaire qui a entraîné la condamnation à de la prison d’un directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, rattrapé par ses activités passées en Ukraine comme consultant politique.