Brexit : Boris Johnson présente à Bruxelles sa proposition sur la frontière irlandaise

  • 2019-10-02 18:25:42
Le premier ministre britannique Boris Johnson a mis la pression sur les Européens, mercredi 2 octobre. Il a présenté une offre de Brexit en cinq points qui retirerait la Grande-Bretagne, y compris l’Irlande du Nord, de l’union douanière et a prévenu les Vingt-Sept qu’il y avait « très peu de temps » pour parvenir à un accord. Le gouvernement britannique a publié sa proposition sur la frontière irlandaise visant à éviter un Brexit sans accord le 31 octobre, qui remplace le « backstop » du texte précédent, sans établir de contrôles douaniers sur la ligne de démarcation. Ce plan prévoit que l’Irlande du Nord appartienne à terme à la même zone douanière que la Grande-Bretagne, exigence-clé des membres du Parti unioniste démocrate (DUP), qui ont salué une bonne « base ». En revanche, il prévoit que la province britannique conserve les réglementations de l’Union européenne (UE) pour tous les biens, et pas seulement agricoles, pendant une période de transition, qui pourra être renouvelée si l’Irlande du Nord le souhaite. Au dernier jour du congrès annuel du Parti conservateur, Boris Johnson a déclaré devant les militants : « Oui, le Royaume-Uni fait un compromis, et j’espère vraiment que nos amis européens le comprendront et feront un compromis à leur tour. » Il a assuré qu’en cas de rejet de son plan son pays était « prêt » à un « no deal », aux conséquences économiques potentiellement désastreuses, effrayant la Bourse de Londres qui creusait ses pertes mercredi après-midi et cédait plus de 3 %. « Quelques points problématiques », selon BruxellesLa proposition présentée par Boris Johnson comprend « des points positifs, notamment en ce qui concerne l’alignement complet de la réglementation pour toutes les marchandises et le contrôle des marchandises en provenance de Grande-Bretagne qui entrent en Irlande du Nord », mais il reste encore « quelques points problématiques qui nécessiteront des travaux supplémentaires dans les prochains jours, notamment en ce qui concerne la gouvernance du “backstop” », estime la Commission européenne dans un communiqué. Lors d’un entretien téléphonique avec le premier ministre britannique, Jean-Claude Juncker, président de la Commission, a promis d’examiner le texte de manière objective et à la lumière des « critères bien connus » de l’UE. « L’UE veut un accord. Nous restons unis et prêts à travailler vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept [pour qu’un accord soit conclu], comme nous le faisons depuis plus de trois ans maintenant », ajoute la Commission. Lors d’une conférence de presse à Berlin avec le premier ministre néerlandais Mark Rutte, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que les partenaires européens devaient rester « unis » face au nouveau « compromis » proposé par Londres et censé éviter un Brexit sans accord. Elle a ajouté que le Français Michel Barnier, négociateur en chef de l’UE, avait le plein soutien des Etats membres. « Nous faisons confiance à Michel Barnier et nous reparlerons [du compromis] plus tard », a-t-elle dit. A vingt-neuf jours de la date prévue pour le Brexit, le calendrier est très serré pour trouver un accord de divorce. Celui négocié par Theresa May, prédécesseure de Boris Johnson, avait été rejeté trois fois par le Parlement britannique, mécontent notamment du « filet de sécurité » (ou backstop en anglais), mécanisme visant à éviter le retour d’une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l’UE au sud, après le Brexit.

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