Convention citoyenne pour le climat : Macron prône une « écologie du quotidien »

  • 2019-10-04 14:06:46
Alors que les 150 citoyens tirés au sort planchent à partir de vendredi sur des propositions pour lutter contre le réchauffement climatique, le président souhaite recentrer le débat sur le « quotidien ». Mardi 23 juillet. Greta Thunberg est à l’Assemblée nationale pour secouer les puces des députés et les inciter à agir contre le réchauffement climatique. La secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, prend la parole pour remercier la jeune militante suédoise de son engagement. « Ne lâchez rien, encourage-t-elle. Continuez à vous mobiliser. Vous nous donnez de l’espoir pour notre action. » « Vous n’avez pas bien compris ce que nous faisons, répond sèchement l’adolescente du haut de ses 16 ans. Au lieu de nous dire merci, faites quelque chose ! » Piquée au vif, la secrétaire d’Etat écrira, quelques heures plus tard, sur son compte Instagram : « On peut écouter Greta Thunberg, reconnaître sa capacité à mobiliser la jeunesse, mais ne pas croire qu’on réussira à lever une armée contre le changement climatique en promettant du sang, de la sueur et des larmes. » Duel entre raison et passion, sentiment d’urgence et politique des petits pas… Ainsi va l’écologie à l’ère d’Emmanuel Macron alors que s’installe, vendredi 4 octobre, au Conseil économique social et environnemental (CESE), la convention citoyenne pour le climat. Le président de la République attend que les cent cinquante citoyens tirés au sort, dont les travaux s’achèveront le 26 janvier 2020, l’aident à arbitrer le débat antinomique, en apparence, entre écologie et économie, entre « fin du monde » et « fin du mois ». La question qui préside à cette convention tend d’ailleurs à réunir les deux objets : « Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030, dans un esprit de justice sociale ? » Un « et en même temps » imposé par les « gilets jaunes » et leur flambée de colère contre la hausse de la taxe carbone, en 2018. « Sans filtre »En installant cette convention, le président de la République espère « partager les contraintes » de l’action publique, pour reprendre un adage macronien bien connu, et montrer ainsi aux citoyens l’implication de chaque prise de décision. Le gouvernement serait d’ailleurs fort aise que les « conventionnistes » se contentent d’apporter des réponses sur le terrain de « l’écologie du quotidien » (transports, déchets, etc.) plutôt que sur la fiscalité, par trop inflammable. « La prise de conscience écolo a maintenant atteint une masse critique, il faut réussir à la canaliser, estime un proche du chef de l’Etat. C’est à nous de casser ce gros objectif abstrait qu’est la neutralité carbone en 2050 pour en faire beaucoup d’objectifs très concrets. » Les propositions issues de la convention seront soumises « sans filtre » au Parlement ou à référendum, a promis M. Macron.  

متعلقات