A Hongkong, la foule défie la police après l’agression de deux militants prodémocratie
2019-10-20 11:07:38
L’ex-colonie britannique vit depuis juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et actions quasi quotidiennes pour dénoncer un recul des libertés.
Animés par la colère après les violentes agressions dont ont été victimes cette semaine deux militants prodémocratie, des dizaines de milliers de Hongkongais ont bravé dimanche 20 octobre l’interdiction de manifester pour descendre dans les rues.
Les autorités avaient interdit le rassemblement organisé à Tsim Sha Tsui, un quartier très densément peuplé, connu pour ses boutiques de luxe et ses hôtels. Elles avaient invoqué des raisons de sécurité, après les violents affrontements entre les forces de l’ordre et la frange la plus radicale des manifestants. Mais dimanche à la mi-journée, des dizaines de milliers de personnes se sont jointes à ce rassemblement interdit entendant, pour le vingtième week-end consécutif de manifestations, continuer à faire pression sur le gouvernement local, acquis à Pékin.
L’ex-colonie britannique vit depuis juin sa pire crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et actions quasi quotidiennes pour dénoncer un recul des libertés, mais aussi les ingérences grandissantes de Pékin dans les affaires de sa région semi-autonome.
Agression à coups de marteauAprès l’interdiction par les autorités, début octobre, du port du masque lors des manifestations, Hongkong a connu une flambée de violences, avec de nombreux actes de vandalisme ciblant des sociétés accusées de soutenir le gouvernement pro-Pékin. Mais les violentes agressions dont ont été victimes deux militants prodémocratie cette semaine ont suscité la colère des manifestants.
Mercredi, Jimmy Sham, une des figures du camp prodémocratie, avait été hospitalisé après avoir été violemment agressé à coups de marteau par des inconnus. M. Sham est le principal porte-parole du Front civil des droits de l’homme (FCDH), une organisation qui prône la non-violence et a été à l’origine des plus grandes manifestations pacifiques de ces derniers mois. Samedi soir, un homme de 19 ans, qui distribuait des tracts appelant à manifester, a été grièvement blessé par un assaillant qui l’a poignardé au cou et à l’abdomen.