En Irak, après la répression, des nouvelles manifestations contre le gouvernement

  • 2019-10-25 09:15:03
Des rassemblements ont lieu, vendredi, dans la capitale Bagdad et dans tout le sud du pays pour dénoncer les dirigeants, les milices chiites et, à travers elles, l’Iran. Sur la place Tahrir, des milliers de jeunes Irakiens se massaient à nouveau, vendredi 25 octobre au matin, face aux forces de sécurité qui tentaient de les disperser à coups de gaz lacrymogènes et des tirs de sommation. Devançant l’appel à manifester dans la capitale irakienne et dans tout le sud chiite du pays, nombreux ont passé la nuit sur la place emblématique du centre de Bagdad. « Où sont les snipers, oh Adel ? – Dans ma poche ? », les entend-on chanter, moqueurs, sur les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, à l’adresse d’Adel Abdel Mahdi. C’est lui, le chef du gouvernement, qu’ils jugent avant tout responsable de la répression meurtrière qui s’est abattue lors d’une semaine de mobilisation contre la corruption et l’incurie de la classe politique, début octobre, au prix de 157 morts. Dans le rapport d’enquête gouvernementale rendu public lundi, la présence de « tireurs non identifiés » dans les manifestations n’a pas été éclaircie. Peu convaincant, le rapport se borne à reconnaître un usage « excessif » de la force, alors que 70 % des manifestants ont été touchés à la tête et au torse. « Ce rapport est un vrai scandale. Il dédouane totalement la classe politique de toute responsabilité dans les violences, alors qu’elle a légitimé pendant six jours des morts dans la rue », dénonce le spécialiste de l’Irak, Hosham Dawood. Tenus pour responsables de ces violences, quelques dizaines de commandants des forces de sécurité à Bagdad et dans le sud du pays ont été congédiés dans la foulée. Pour les manifestants, les véritables responsables restent impunis. « L’Iran dehors, l’Irak restera libre », ont à nouveau entamé jeudi soir des manifestants à l’encontre du régime iranien, accusé d’ingérence dans les affaires du pays par l’intermédiaire des puissantes milices chiites qui dominent les unités paramilitaires de la mobilisation populaire (MP) et la coalition Al-Fatah, deuxième bloc au Parlement. C’est elles que les manifestants accusent d’avoir été à la manœuvre dans la répression. « Nous avons des preuves avérées que les snipers étaient membres de milices répondant directement à leurs commandants plutôt qu’au commandant en chef des forces armées, a également assuré à l’agence Reuters un responsable des forces de sécurité. Ils appartiennent à un groupe très proche des Iraniens. »  

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