En Argentine, le péronisme vainqueur de la présidentielle dès le premier tour
2019-10-28 15:59:03
Alberto Fernandez et sa candidate à la vice-présidence, l’ex-présidente Cristina Fernandez de Kirchner, ont battu Mauricio Macri, plombé par son bilan économique.
« Nous allons construire l’Argentine égalitaire et solidaire dont nous avons rêvé ! » Dans son QG rempli de militants galvanisés par la victoire de leur camp, Alberto Fernandez, 60 ans, peine à contenir son émotion. Le candidat de l’opposition a réussi son pari, dimanche 27 octobre, en remportant l’élection présidentielle dès le premier tour. Sur 97 % des bulletins dépouillés dimanche soir, Alberto Fernandez et sa candidate à la vice-présidence, Cristina Fernandez de Kirchner (présidente de 2007 à 2015) réunissent 48 % des voix. Un score suffisant pour se passer de second tour, puisqu’en Argentine il suffit qu’un candidat obtienne 45 % des voix pour être élu.
Mauricio Macri, le président de centre droit qui briguait un deuxième mandat, réunit 40,5 % des suffrages. Malgré un écart moins important que ce que le camp de M. Fernandez avait espéré, des dizaines de milliers de personnes jubilaient et scandaient « Nous allons revenir ! », dimanche, près du QG du candidat péroniste. « J’ai perdu beaucoup de pouvoir d’achat ces dernières années. J’ai voté pour Alberto Fernandez parce que je veux que les choses changent », explique Antonieta Cavalieri, retraitée de 73 ans.
Crise économique et sociale
« Ce qui explique cette victoire, c’est d’abord le très mauvais bilan économique du gouvernement Macri », analyse Miguel de Luca, professeur de sciences politiques à l’Université de Buenos Aires. Mauricio Macri, qui promettait, à son arrivée au pouvoir en 2015, de réduire la pauvreté et l’inflation, a considérablement échoué. Le pays traverse depuis plus d’un an une grave crise économique et sociale : 35 % des Argentins vivent sous le seuil de pauvreté, le taux de chômage est à son plus haut niveau depuis 2006, et l’inflation explose.