L’émissaire de l’ONU pour le Burundi quitte ses fonctions
2019-10-31 09:51:36
Le Burkinabé Michel Kafando a déploré la « montée de l’intolérance politique » dans le pays et espéré que les élections de 2020 seraient « transparentes ».
Après deux années à ce poste, l’émissaire de l’ONU pour le Burundi, Michel Kafando, a annoncé devant le Conseil de sécurité, mercredi 30 octobre, qu’il quittait ses fonctions, espérant que les élections générales attendues en mai 2020 seraient « transparentes ».
« La situation au Burundi demeure tendue », le pays ayant connu une « montée de l’intolérance politique et des atteintes aux libertés civiques et politiques », a relevé l’émissaire. « Des élections mal organisées et contestées, on le sait, sont toujours source de conflit », a-t-il averti. Plusieurs diplomates ont confié à l’AFP craindre que les élections ne soient pas organisées de manière équitable et juste, ce qui pourrait conduire à une relance de la crise dans le pays.
Parmi les points positifs constatés dans l’évolution du Burundi, Michel Kafando a noté que la situation sécuritaire s’était améliorée et que le gouvernement avait mis en place « un cadre de dialogue politique ». Mais « le dialogue inter-burundais sous les auspices de la Communauté d’Afrique de l’Est n’a toujours pas eu lieu, quatre ans après son lancement », a-t-il regretté. L’émissaire a aussi déploré une détérioration continue de la situation socio-économique.
Michel Kafando a enfin informé le Conseil de sécurité qu’il quittait ses fonctions. L’ancien diplomate burkinabé, qui a assuré la présidence par intérim de son pays en 2014-2015, a précisé en avoir fait part dès juin au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a indiqué qu’il ne se représenterait pas à la présidentielle de mai 2020. Son pays est en crise depuis qu’il avait annoncé, en avril 2015, sa candidature à un troisième mandat controversé. Il avait ensuite été réélu en juillet de la même année. Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1 200 morts et déplacé plus de 400 000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale (CPI), qui a ouvert une enquête.