Eduquer, réguler, recycler... les premières pistes de la Convention citoyenne pour le climat
2019-11-18 08:57:38
Les 150 Français tirés au sort ont dévoilé leurs travaux à mi-parcours, avec l’objectif de réduire, dans un esprit de justice sociale, les émissions de CO2 d’au moins 40 % d’ici à 2030.
Faire évoluer la Constitution en faveur de l’environnement, développer l’éducation et la formation, rendre obligatoire le recyclage de tous les plastiques d’ici à 2025, réformer la politique agricole commune, réguler la publicité, modifier l’utilisation de la voiture individuelle, lutter contre l’artificialisation des sols en limitant l’étalement urbain ou encore obliger les entreprises à faire un bilan carbone… Voilà certaines des nombreuses pistes de mesures dévoilées par la Convention citoyenne pour le climat, dimanche 17 novembre, à mi-parcours de cet exercice de démocratie directe d’une ampleur inédite.
Sous des applaudissements nourris, dimanche après-midi, les délégués des cinq ateliers – se loger, se déplacer, produire-travailler, se nourrir, consommer – ont tenté de résumer trois jours de travail intense. « Ils sont assez bluffants. Une bonne partie d’entre eux ne connaissaient rien au sujet et, en trois week-ends, ils ont acquis une bonne compréhension des mécanismes et de ce qu’il faudrait mettre en œuvre pour la transition écologique », jugeait alors Cyril Dion, le réalisateur du film documentaire Demain (2005) et l’un des trois « garants » de l’indépendance des travaux de cette Convention, annoncée par Emmanuel Macron, le 25 avril, lors de sa conférence de presse de conclusion du grand débat national.
Réduire les émissions dans un esprit de justice sociale
Les 150 Français qui la composent, tirés au sort de manière à représenter l’ensemble de la société – ils sont ouvriers, cadres, étudiants, agriculteurs ou retraités, âgés de 16 à 80 ans et issus des quatre coins de France – planchent depuis début octobre sur la manière de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030 dans un esprit de justice sociale.
Durant ce long week-end de travail, le troisième des six prévus, ils étaient réunis dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental, au Palais d’Iéna à Paris. Au menu : définir leurs priorités et commencer à esquisser des mesures au sein des cinq groupes thématiques. Une « escouade volante » a été créée pour répondre aux questions transversales, qui ont trait au financement et à la fiscalité, ainsi qu’à l’information et la sensibilisation de la population.
Mais si la fiscalité a été très présente dans les différents groupes – proposition a ainsi été faite d’une TVA indexée « selon le lieu de production et le lieu de vente d’un produit » –, le retour éventuel d’une hausse de la taxe carbone, mesure annulée par le gouvernement, car à l’origine de la colère des « gilets jaunes », a soigneusement été écartée des pistes de travail. « On a voulu nous pousser à l’évoquer mais il n’en est pas question », pestait ainsi Patrice (certains intervenants n’ont pas souhaité donner leur nom), de Montrouge (Hauts-de-Seine), retraité du nucléaire.