Bolivie : trois morts dans de nouveaux heurts près de La Paz
2019-11-20 10:41:20
Les partisans d’Evo Morales ne décolèrent pas, tandis que les négociations politiques sous l’égide de l’Eglise peinent à produire des résultats.
Les autorités par intérim promettent une sortie de crise, mais la Bolivie semble s’y enfoncer un peu plus chaque jour. Trois personnes sont mortes mardi 19 novembre lors de heurts entre des manifestants et l’armée bolivienne qui dégageait une raffinerie bloquée par des partisans d’Evo Morales.
« Il a été constaté la mort de trois personnes, dont deux par balle », parmi lesquelles Dayvi Posto Cusi, un homme de 31 ans, a déclaré à l’Agence France-Presse un porte-parole du Défenseur du peuple, un organe public chargé de protéger les droits et libertés des Boliviens. « Nous demandons aux autorités qu’elles ouvrent une enquête », a-t-il ajouté. En outre, 30 personnes ont été blessées dans ces heurts, a ajouté le Défenseur du peuple.
Ces trois décès portent à 27 le nombre de morts dans les violences survenues depuis un mois que la Bolivie est plongée dans une très grave crise politique. Les heurts de ce mardi ont éclaté lorsque des « agitateurs et des vandales enragés » s’en sont pris à l’usine de combustible de Senkata, à El Alto, ville jumelle de La Paz, en utilisant des « explosifs de forte puissance », selon le communiqué de l’armée bolivienne.
Mobilisation des pro-Morales
Peu avant, la police et l’armée étaient intervenues pour débloquer l’accès de la raffinerie occupée depuis un peu moins d’une semaine par des manifestants, entraînant une grave pénurie de carburants à La Paz. Les manifestants voulaient marquer leur rejet de Jeanine Añez, la présidente par intérim de la Bolivie qui a pris les rênes du pays andin 48 heures après la démission d’Evo Morales le 10 novembre. La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour maintenir à distance des manifestants qui tentaient de s’opposer au déblocage de la raffinerie, selon des images retransmises à la télévision.