La Chine veut imposer sa vision des droits de l’homme
2019-11-22 09:34:39
Critiqué pour la féroce répression contre les Ouïgours et à Hongkong, Pékin défend sa gouvernance autoritaire, seule à même de combattre « la pauvreté ».
En moins d’une semaine, la Chine vient à nouveau d’être accusée par les Occidentaux de graves manquements aux droits de l’homme, tant dans la province autonome du Xinjiang qu’à Hongkong. Samedi 16 novembre, le New York Times a publié 403 pages de documents internes au Parti communiste chinois fournissant des éléments jusqu’alors inconnus sur la politique d’internement massif des Ouïgours depuis 2017. On y apprend notamment que le président Xi Jinping – qui s’exprime très peu en public sur ce sujet – a donné l’ordre dès 2014 aux responsables locaux d’être « beaucoup plus durs » et même « absolument sans pitié ». Le chef sera écouté. A partir de 2017, entre 1 et 3 millions de Ouïghours seront « rééduqués dans des camps de travail », disent les Chinois, « internés dans des camps de concentration », disent les Occidentaux.
Deuxième dossier : Hongkong. Face à la répression menée par les forces de l’ordre contre les manifestants et l’implication de plus en plus évidente de Pékin dans la gestion de la crise que connaît cette région administrative spéciale, les Etats-Unis s’interrogent. Hongkong est-elle encore une enclave démocratique qui justifie d’être traitée différemment du reste de la Chine par l’administration américaine ? Actuellement, Hongkong, membre de l’Organisation mondiale du commerce, n’est pas concernée par les droits de douane que les Etats-Unis imposent à la Chine. Le Sénat et la Chambre des représentants se sont mis d’accord mercredi 20 novembre sur une résolution « sur les droits humains et la démocratie à Hongkong » que le président américain doit désormais ratifier.
Si Donald Trump promulgue cette loi, le maintien du statut spécial accordé à Hongkong sera conditionné à un examen annuel, par l’administration américaine, du degré réel d’autonomie dont disposent les autorités locales. Ce texte répond à une demande explicite des manifestants de Hongkong. Par ailleurs, un employé hongkongais du consulat britannique à Hongkong, qui avait été arrêté en août par la police chinoise lors d’un déplacement à Shenzhen, a révélé mercredi 20 novembre avoir été enchaîné, battu et privé de sommeil durant les quinze jours de sa détention. Des actes « assimilables à de la torture » selon Dominic Raab, le ministre des affaires étrangères britannique, qui a convoqué l’ambassadeur chinois à Londres pour lui faire part de son « indignation ».