En Colombie, la mobilisation continue à Bogota, Medellin et Cali
2019-12-03 19:34:17
Les indigènes ont rejoint le mouvement, qui appelle à une nouvelle grève, mercredi 4 décembre.
Au terme de douze jours d’une mobilisation inédite, le président colombien, Ivan Duque, a cédé. Lundi 2 décembre, il a fait savoir qu’il acceptait de rencontrer les organisateurs officiels du mouvement, tout en leur demandant de renoncer à la troisième journée nationale de grève et de manifestations prévue pour ce mercredi. Sans succès. « Ce n’est pas le moment de lâcher, explique Victoria Lucena, de l’Association des représentants étudiants. Il faut rester mobilisés ce mercredi, avant que les fêtes de Noël et les grandes vacances qui arrivent ne contraignent le mouvement au repli. »
Dans ce pays qui a vécu un long conflit armé, la mobilisation jeune et joyeuse a surpris par son ampleur. Les manifestants sont descendus dans la rue par centaines de milliers, le 21 novembre, pour protester tout à la fois contre la politique sociale, économique, environnementale et sécuritaire du gouvernement en place depuis dix-huit mois. Ils étaient beaucoup moins nombreux le 27. Mais, à Bogota, Medellin et Cali, des dizaines d’initiatives citoyennes ont pris le relais. Concerts de casseroles, récitals et assemblées de quartiers se multiplient, sans que personne ne sache qui est à l’origine des messages et des appels qui circulent sur les réseaux sociaux.
Le sondage du Centre national de conseil a-t-il pesé dans la décision du chef de l’Etat ? Il révèle que 55 % des Colombiens ont une image positive de la mobilisation. La proportion atteint 70 % parmi les jeunes de 18 à 25 ans.