De Calcutta à Bombay, la contestation fait tache d’huile
2019-12-18 21:52:25
Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes indiennes pour protester contre la réforme du droit à la nationalité indienne.
Pendant que des manifestations violentes se déroulent à Delhi, des défilés continuent d’être organisés dans toute l’Inde contre la loi qui accorde désormais la nationalité indienne aux immigrés non musulmans originaires du Pakistan, du Bangladesh et de l’Afghanistan.
Lundi 16 décembre, une marche monstre a eu lieu à Calcutta (nord-est) sur un parcours de plus de 5 kilomètres. Elle a marqué une pause devant la maison du grand poète Rabindranath Tagore, Prix Nobel de littérature 1913 et compositeur de l’hymne national indien, pour signifier l’attachement de la population aux fondamentaux de la nation. Plus de 20 000 protestataires étaient encore présents, mardi, à l’appel de Mamata Banerjee, la chef de l’exécutif du Bengale-Occidental. « Ce n’est que le début de notre mouvement », a t-elle prévenu.
Des rassemblements ont également eu lieu à Aligarh (nord), en solidarité avec les 26 étudiants de l’université musulmane de la ville arrêtés dimanche après des heurts avec la police. Ils ont été libérés lundi soir. A Hyderabad (centre sud), où siège le principal parti musulman du pays, le All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen, les enseignants de l’université Maulana Azad ont défilé sur leur campus pour défendre « les valeurs pluralistes et laïques » de la Constitution.
A Vadodara (nord-ouest), des jeunes ont été interpellés alors qu’ils écrivaient sur un mur le nom du premier ministre, Modi, en remplaçant la lettre O par le svastika hindoue, la croix gammée que les nazis s’étaient appropriée en 1920 en Allemagne. Pendant ce temps, dans l’Etat communiste du Kerala (extrême sud), plusieurs partis régionaux organisaient une grève générale.