En Suède, les effets pervers de la tolérance zéro contre la drogue
2019-12-20 16:56:02
Malgré des résultats contestés, la politique suédoise, qui criminalise l’usage et la possession de stupéfiants depuis plus de trente ans, n’est pas remise en cause.
Plus de 300 fusillades. 37 morts. Une centaine de blessés. Tel est le bilan, pour 2019, de la guerre des gangs en Suède. Un fléau qui s’est imposé, ces derniers mois, à l’agenda politique, donnant lieu à une surenchère répressive rare entre les formations politiques, au profit de l’extrême droite, en tête désormais dans les sondages, devant le parti social-démocrate du premier ministre Stefan Löfven.
De la politique de lutte contre les drogues, toutefois, pas un mot, même si le trafic de stupéfiants est au cœur de cette criminalité organisée. Car officiellement, la « tolérance zéro », appliquée depuis trois décennies, fonctionne. Stockholm l’a encore répété, dans un document transmis à l’Organisation des Nations unies (ONU), en 2016, arguant de la faiblesse de la consommation de la drogue chez les jeunes.