ONU: la Russie et la Chine mettent leur veto à l'aide transfrontalière en Syrie

  • 2019-12-21 21:45:52
Nouveau blocage sur la Syrie au Conseil de sécurité des Nations unies à New York. La Russie et la Chine ont bloqué la prolongation pour un an d'une aide humanitaire qui bénéficie à 4 millions de Syriens. C'est le 14e veto de la Russie pour bloquer une résolution de l'ONU sur la Syrie, depuis que le conflit a commencé dans ce pays en 2011. Cette fois, la Russie était aussi appuyée par le veto chinois ce vendredi 20 décembre à New York pour dire non à la prolongation de l'aide humanitaire transfrontalière. C'est-à-dire venant de Turquie ou d'Irak à destination de la population syrienne. Avec ces vetos russe et chinois, le système qui permet de livrer vivres ou médicaments et dont dépendent intégralement 4 millions de Syriens, pourrait être remis en question dès le 10 janvier prochain. Le représentant russe a justifié son veto par un « changement de situation » en Syrie cette année. La Russie - qui soutient Bachar el-Assad - estime que le régime de Damas peut désormais assurer lui-même la distribution d'aide humanitaire sur la majeure partie de son territoire puisqu'il en reprend progressivement le contrôle. Ni les consensus accordés par les autres membres du Conseil de sécurité, ni le coup de téléphone du chef de l’ONU n'auront fait fléchir la position russe. Colère et émotion dans les couloirs de l'ONU Suite à ce vote, l’émotion et la colère ont submergé les couloirs de l’ONU après une semaine de tension et de crispations. « Il n'y a pas d'alternative » à cette aide transfrontalière, a estimé l'ambassadrice adjointe de la France à l'ONU, Anne Gueguen, qualifiant le choix de la Russie « d'irresponsable » et de « sinistre ». Le veto russo-chinois à l'ONU sur l'aide humanitaire a été qualifiée d'« honteux » par le secrétaire d'État américain Mike Pompeo. La représentante américaine à l’ONU Kelly Craft a elle prononcé le discours le plus fort depuis son arrivée en septembre, estimant que tout membre du Conseil allant contre ce dispositif était inexcusable. « Je suis ici devant chacun de vous en état de choc. Les conséquences des vétos de la fédération de Russie et de la Chine sur cette résolution du Conseil vont être désastreuses. Cette décision est imprudente, irresponsable et cruelle. » Les diplomates ont jusqu’au 10 janvier pour trouver une solution, rappelle notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Mais ce sera difficile puisque la Russie a présenté son propre texte qui n'a pas réuni suffisamment de vote parmi les 15 membres du Conseil de sécurité.

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