A Hongkong, les manifestants dans la rue le 1er janvier pour maintenir la pression
2020-01-01 15:03:22
Des dizaines de milliers de personnes défilent dans la mégalopole. « C’est triste que nos revendications de 2019 doivent être reportées à 2020 », a souligné un des organisateurs.
Plus d’un million de manifestant prodémocratie défilent dans les rues de Hongkong pour le premier jour de l’année, selon les organisateurs. Une manifestation sous haute surveillance, destinée à marquer le passage à la nouvelle année et à insuffler un nouvel élan au mouvement prodémocratie, a débuté dans la mégalopole, mercredi 1er janvier.
« C’est triste que nos revendications de 2019 doivent être reportées à 2020 », a regretté Jimmy Sham, du Front civil des droits de l’homme (FCDH), organisation à l’origine de cette manifestation, organisée pour faire pression sur l’exécutif local afin qu’il accède aux demandes des protestataires. « Nous nous attendons à plus de répression à l’avenir. Nous devons nous préparer activement à la lutte », a-t-il lancé à la foule qui se rassemblait avant le départ du cortège, dans l’après-midi.
Cette manifestation a été autorisée mais des policiers antiémeute se tiennent à proximité de certaines parties du parcours.
« La révolution maintenant »
Plus tôt, des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées à travers la mégapole pour attendre le passage à 2020, notamment le long du front de mer à Victoria Harbour et dans le quartier de Lan Kwai, réputé pour sa vie nocturne.
Ils ont décompté le passage à 2020 : « Dix ! Neuf ! Libérez Hongkong, la révolution maintenant ! » De petits groupes se sont également rassemblés dans le quartier de Mong Kok et ont mis le feu à des barricades. La police a alors fait usage, pour la première fois de 2020, de gaz lacrymogènes.
Des arrestations ont également eu lieu dans le quartier proche du Prince Edward, où des manifestants observaient une veillée aux chandelles.
Des milliers de personnes ont aussi formé des kilomètres de chaînes humaines à travers les rues de la ville. Ils ont entonné Gloire à Hongkong, l’hymne de la contestation, et brandi des affiches appelant à poursuivre en 2020 la bataille pour la démocratie.
« Ecouter humblement »
Place financière internationale, l’ex-colonie britannique connaît depuis juin sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. La contestation pour obtenir des réformes démocratiques s’est traduite par des marches pacifiques rassemblant des millions de personnes, mais aussi de violents affrontements entre policiers et manifestants, les premiers tirant du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, les seconds lançant des cocktails Molotov.
Dans un message vidéo posté sur Facebook, la chef de l’exécutif local, Carrie Lam, a assuré qu’elle comptait « écouter humblement pour trouver une issue », sans pour autant évoquer les demandes des manifestants.
Le 24 novembre, le camp prodémocratie avait remporté haut la main des élections locales perçues comme un référendum sur la gestion de la crise par le gouvernement local soutenu par Pékin. La contestation a depuis connu une accalmie avec des affrontements sporadiques.
La police a arrêté quelque 6 500 personnes depuis juin, pour près d’un tiers âgées de moins de 20 ans. Suscitée initialement par un projet d’autoriser les extraditions vers la Chine continentale, abandonné depuis, la contestation s’est ensuite élargie pour dénoncer le contrôle exercé par Pékin.