Incendies en Australie : la situation pourrait durer « des mois »
2020-01-02 18:55:58
Le premier ministre australien, Scott Morrison, prie les habitants de faire preuve de « calme et patience » alors qu’aucun signe d’accalmie n’est en vue.
Au lendemain du jour de l’An, l’Australie enterrait un pompier volontaire de 28 ans tué en début de semaine dans le retournement de son camion-citerne par une tornade de feu. Il fait partie des 17 personnes emportées par les flammes depuis le début de la saison des bush fires (feux de brousse) en septembre, un bilan qui risque d’enfler alors que la crise s’intensifie.
Jeudi 2 janvier, la majeure partie de la façade méridionale du pays, la plus peuplée de l’île-continent, reste menacée par la fournaise avec une centaine de foyers actifs dans l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, une cinquantaine dans celui du Victoria, et des douzaines d’autres dans les Etats de Tasmanie et d’Australie-Occidentale.
La perspective d’un pic de températures et de rafales durant le week-end, propices à la progression des gigantesques feux, a précipité l’état d’urgence en Nouvelle-Galles du Sud anticipant des conditions « horribles ». Des milliers de résidents et de touristes ont reçu l’avertissement fuir le littoral au sud de l’Etat, région prisée par les vacanciers lors des fêtes de fin d’année. Une zone d’exclusion des touristes a été établie sur près de 240 kilomètres de côte, ainsi que dans le parc national Kosciuszko, à l’intérieur de terres. Michaela Le a été évacuée par les rangers alors qu’elle y campait : « Des pluies de cendres ont commencé à tomber, le ciel est devenu orange et nos yeux ont commencé à piquer à cause de la fumée, mais on s’en est sorti indemnes », témoigne-t-elle.
Scènes de chaos
Des convois de centaines de véhicules se sont formés sur les seules routes laissées ouvertes par les pompiers, donnant lieu à de longs embouteillages et des scènes de chaos. « On nous dit de partir, mais on ne peut pas fuir si on n’a pas d’essence », s’emporte, sur la chaîne publique ABC, une touriste cherchant à quitter ces zones à risque. Des pénuries de pétrole ont en effet été déclarées dans des stations essences du littoral. Celles-ci ont été prises d’assaut dans les stations balnéaires à quelques centaines de kilomètres au sud de Sydney, de même que des supermarchés, chacun cherchant à s’approvisionner en cours d’exode. Ajoutant au désordre, une coupure de courant a privé de télécommunications, et donc de téléphone et d’Internet, une bonne partie de la région, au plus fort de la crise.