Incendies en Australie : un coup de semonce politique
2020-01-03 15:39:02
Les Australiens sont exaspérés par leur gouvernement, qui a tardé à reconnaître que le changement climatique contribue à la catastrophe en cours.
L’Australie est en feu. Depuis quatre mois, des incendies de forêt ravagent le sud-est de l’île-continent, poussant des dizaines de milliers de gens à fuir les zones des brasiers. Au moins 20 personnes ont déjà été tuées, un millier d’habitations sont parties en fumée, la faune est dévastée, l’armée a été mobilisée pour aider aux évacuations. Ces incendies d’été n’ont rien d’exceptionnel en Australie, mais leur violence, cette année, est inhabituelle ; ils ont commencé plus tôt, dès la fin août, et leur progression est favorisée par la sécheresse, des vents forts et des températures particulièrement élevées.
Pour une bonne partie des Australiens, l’aggravation de ce phénomène s’explique par le dérèglement climatique, dont ils voient aussi les effets, en ce moment, dans l’archipel voisin d’Indonésie, frappé par des inondations catastrophiques. Leur exaspération est si grande que le désastre naturel est en passe de tourner au désastre politique pour le premier ministre conservateur, Scott Morrison, dont la sensibilité écologique reste à prouver.
Le chef du gouvernement australien a eu la très mauvaise idée de disparaître quelques jours avant Noël, alors que les incendies faisaient rage. Lorsque les électeurs ont appris qu’il était parti discrètement en vacances à Hawaï, la nouvelle a provoqué un véritable tollé, devenant le symbole de la mauvaise gestion de la crise par le gouvernement. M. Morrison est rentré mais apparaît depuis constamment sur la défensive et ne parvient visiblement pas à reprendre le contrôle des événements.