En Espagne, Pedro Sanchez reconduit à la tête du gouvernement par les députés
2020-01-07 18:09:22
Le premier ministre socialiste va pouvoir former un gouvernement minoritaire de coalition avec la gauche radicale de Podemos. Mais la marge infirme obtenue mardi laisse présager une législature compliquée pour M. Sanchez.
Le socialiste espagnol Pedro Sanchez a été reconduit, mardi 7 janvier, à la tête du gouvernement après avoir remporté d’extrême justesse un vote de confiance à la Chambre des députés qui met fin à huit mois de paralysie politique.
M. Sanchez, qui va pouvoir désormais former un gouvernement de coalition inédit avec la gauche radicale de Podemos, a obtenu 167 votes favorables des députés, tandis que 165 ont voté contre son investiture à la tête du gouvernement et que 18 se sont abstenus. Il avait perdu dimanche un premier vote de confiance faute d’avoir obtenu la majorité absolue nécessaire de 176 députés sur 350.
La marge infime obtenue mardi laisse présager une législature compliquée pour le socialiste, à la tête du premier exécutif de coalition dans le pays depuis la fin de la dictature franquiste, en 1975.
Appui du parti séparatiste catalan
M. Sanchez – pour lequel ont voté les socialistes, Podemos et plusieurs petits partis dont les nationalistes basques du Parti national basque (PNV) – doit son investiture à l’abstention, arrachée après de longues négociations, des 13 députés du parti séparatiste catalan ERC (Gauche républicaine de Catalogne), qui lui a permis de l’emporter.
En échange de cette abstention, les socialistes ont promis la tenue d’une négociation entre le gouvernement central et l’exécutif régional catalan – contrôlé par les séparatistes – pour résoudre le « conflit politique sur l’avenir de la Catalogne ». Les résultats de cette négociation seront soumis au vote des Catalans lors d’une consultation. Les socialistes se sont empressés de préciser qu’il ne s’agirait jamais du référendum d’autodétermination que les séparatistes réclament.
Riche région du nord-est de l’Espagne qui a tenté de faire sécession en 2017, la Catalogne a été secouée en octobre par des manifestations parfois violentes à la suite de la condamnation à la prison de neuf dirigeants séparatistes, dont le chef de l’ERC, Oriol Junqueras.
Cette alliance entre les socialistes et l’ERC a été attaquée avec véhémence par la droite du Parti populaire et l’extrême droite de Vox, troisième force politique du pays, qui accuse le socialiste de « trahison » et a appelé ses sympathisants à manifester dimanche dans tout le pays.