Inde : la police en accusation après l’assaut d’une université progressiste à Delhi

  • 2020-01-07 18:17:39
Une centaine de jeunes encagoulés ont attaqué le campus Jawaharlal Nehru, dimanche, dans un contexte de tensions politiques exacerbé. Le contraste est saisissant. Alors que la police avait investi rapidement, et violemment, le campus de l’université Jamia Millia Islamia de Delhi mi-décembre 2019, pour interrompre les manifestations qui s’y déroulaient contre la politique antimusulmans du gouvernement Modi, les forces de l’ordre sont cette fois accusées de ne pas avoir fait leur travail à l’université Jawaharlal-Nehru (JNU). Deux jours après l’attaque de ce bastion intellectuel de la gauche, qui a fait 36 blessés, dont certains suffisamment gravement pour devoir être hospitalisés, aucun de la centaine d’assaillants qui ont semé la terreur parmi les enseignants et les étudiants, dimanche 5 janvier, n’a été interpelé ni même identifié par les caméras de surveillance. Vers 16 heures, des jeunes au visage dissimulé par des foulards, des cagoules et des capuches ont cassé du matériel et frappé tous ceux qu’ils croisaient, alors que l’association des professeurs de la JNU était réunie pour défendre la laïcité à l’indienne, le « sécularisme » mis à mal, selon eux, par la politique du gouvernement. L’attaque a duré plusieurs heures, mais la police, pourtant alertée dès 17 heures, n’a franchi les grilles de la JNU qu’à 23 heures environ, sans attraper les émeutiers, racontent les témoins. Selon Aishe Ghosh, présidente du syndicat des étudiants de la JNU, ces événements d’une rare violence avaient été « planifiés » par l’Association des volontaires nationaux (Rashtriya Swayamsevak Sangh, ou RSS), la nébuleuse nationaliste qui promeut la suprématie de l’hindouisme sur toutes les autres religions et guide l’action du Parti du peuple indien (BJP) au pouvoir.

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