Impeachment : au procès de Donald Trump, l’accusation met à nu les ressorts de l’affaire ukrainienne

  • 2020-01-24 20:05:58
Au deuxième jour du procès, les procureurs démocrates ont poursuivi leur double objectif : justifier la légitimité de la mise en accusation et affaiblir préventivement la défense du président des Etats-Unis, dont les avocats doivent prendre la parole samedi. Comme indifférents à l’arithmétique du Sénat qui promet un acquittement pour Donald Trump au terme de son procès en destitution, les procureurs démocrates ont poursuivi pour la deuxième journée consécutive leur travail de persuasion, jeudi 23 janvier. Sans que l’on sache avec certitude s’il vise les sénateurs rassemblés devant eux, ou bien les électeurs qui se prononceront en novembre. Les démocrates se heurtent depuis deux jours à un double discours républicain. Les sénateurs du Grand Old Party ne cessent de répéter pendant les interruptions de séance qu’ils n’entendent aucun élément nouveau, après s’être opposé un jour durant, mardi, aux demandes de complément d’enquête des démocrates. Les arguments de ces derniers, longuement exposés au risque de nombreuses répétitions, jeudi, ont eu un double objectif. Justifier la légitimité des articles de mise en accusation votés par la Chambre le 18 décembre dans le cadre de l’affaire ukrainienne révélée par un lanceur d’alerte, et affaiblir préventivement la défense du président des Etats-Unis dont les avocats prendront la parole à partir de samedi. Donald Trump est accusé d’avoir conditionné une aide militaire cruciale à l’Ukraine et l’invitation à Washington de son homologue Volodymyr Zelensky à l’ouverture d’enquêtes par Kiev visant certains de ses adversaires politiques, dont l’ancien vice-président Joe Biden, l’un des favoris à l’investiture présidentielle. Paradis pour la corruption Les démocrates savent que le dossier ukrainien comporte une difficulté pour eux : la présence du fils de l’ancien vice-président, Hunter Biden, au conseil d’administration d’une compagnie gazière ukrainienne, de 2014 à 2019. Ils ont donc tenté de démontrer que les préoccupations éthiques avancées par Donald Trump pour justifier l’ouverture d’enquêtes permettant d’atteindre par ricochet son père étaient cousues de fil blanc. Alors que l’Ukraine a été affligée d’une réputation de paradis pour la corruption, Donald Trump ne s’en est pas soucié une seule seconde pendant les deux premières années de sa présidence, ont rappelé les démocrates. Le président des Etats-Unis, ont-ils poursuivi, ne s’en est inquiété que lorsqu’il a pu l’associer à Joe Biden, après l’arrivée au pouvoir d’un nouveau président qui avait fait de cette lutte une priorité nationale. Le compte rendu de la conversation téléphonique avec son homologue dans laquelle Donald Trump avait formalisé ce donnant-donnant, le 25 juillet, l’atteste, ont assuré les procureurs du procès en destitution, alors que le président ne cesse de clamer au contraire que sa conversation avait été « parfaite ».

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