Sept hommes soupçonnés de préparer un attentat ont été mis en examen
2020-01-25 18:41:13
Interpellés à Brest lundi, ils auraient récemment évoqué plusieurs cibles, dont le port militaire de Brest et des rassemblements prévus dans le cadre du Nouvel An chinois.
Les sept hommes interpellés lundi dans le Finistère, dans le cadre d’une enquête antiterroriste, ont été présentés à un juge d’instruction dans la soirée du vendredi 25 janvier, puis mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ils ont ensuite été placés en détention provisoire, conformément aux réquisitions du Parquet national antiterroriste.
Agés de 16 à 38 ans, ils sont soupçonnés par la justice d’avoir voulu commettre une action violente sur le territoire français. Selon les informations du Monde, ils auraient récemment évoqué plusieurs cibles à l’occasion d’échanges téléphoniques interceptés par les enquêteurs. Parmi elles, le port militaire de la ville de Brest ou encore les rassemblements prévus dans le cadre du Nouvel An chinois, qui doit débuter samedi. Les suspects cherchaient par ailleurs activement à se procurer des armes.
Autant d’éléments qui ont décidé les enquêteurs à procéder à plusieurs interpellations lundi, cinq à Brest et deux dans la région brestoise à Guissény et Loc-Eguiner-Ploudiry. Lors des perquisitions, les enquêteurs ont retrouvé des tutoriels pour la préparation d’explosifs et de poison, mais aussi du matériel de propagande et des allégeances au nouveau calife de l’Etat islamique (EI) pour trois d’entre eux. Ces sept hommes, en garde à vue depuis lundi, ont été transférés mercredi soir au siège de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Fiche S
Parmi eux figure un ressortissant palestinien né en Syrie et arrivé en France début 2015. Agé de 35 ans, Mohammad D. a obtenu le statut de réfugié quelques mois après son entrée sur le territoire français, et il est soupçonné d’avoir appartenu à l’EI. Il apparaît comme le personnage fédérateur du groupe.
Un autre homme, Wahid B., 30 ans, gérant d’une boucherie halal rue Jean-Jaurès à Brest, où le petit groupe avait l’habitude de se retrouver, et figurant parmi les personnes interpellées, a déjà été condamné par le passé à trois ans de prison pour apologie du terrorisme. Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, il avait été vu mimant des tirs en direction d’une patrouille de police. « Je n’ai jamais fait ça ! Quand j’ai su pour les attentats, j’étais choqué, comme tout le monde ! », s’était-il défendu à l’audience, selon un compte rendu du Télégramme.
Il faisait depuis l’objet d’une fiche S. Ce commerçant aurait par ailleurs cherché à se rendre en Syrie, avec son épouse et ses deux enfants, en septembre 2014. En vain. Selon l’Agence France-Presse, il avait été décidé par le ministère de l’intérieur de l’assigner à résidence en mai 2016, en raison d’« une menace pour l’ordre et la sécurité publique ». Outre ces deux hommes figure également le fils d’un commerçant brestois, âgé de 16 ans.