Moscou et Paris veulent un sommet international des cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU

  • 2020-01-28 17:41:45
Poutine et Macron souhaitent cette innovation, mais sur tous les sujets brûlants du moment, les pays du « P5 » sont profondément divisés. L’heure était au recueillement, à l’évocation historique des disparus de la Shoah. L’échange est donc passé assez inaperçu en dehors des cercles diplomatiques. La tribune installée à l’occasion du 5e Forum mondial sur l’Holocauste a donné lieu, jeudi 23 janvier à Jérusalem, à un échange politique indirect assez décalé entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron. Le président russe a appelé à un sommet exceptionnel des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, dit « P5 ». M. Poutine s’est dit prêt à rencontrer, dès cette année, les dirigeants des Etats-Unis, de la France, du Royaume-Uni et de la Chine. Une idée dont Paris revendique la paternité. L’Elysée a proposé que cette rencontre inédite se fasse en septembre à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Rien n’est acté pour le moment. Un tel sommet, a expliqué le chef de l’Etat russe à Jérusalem, serait « important et symbolique », en cette année où seront fêtés le 75e anniversaire de la création de l’ONU, mais aussi celui de la « grande guerre patriotique », appellation communément employée pour décrire la lutte soviétique contre les nazis. Moscou compte faire du défilé traditionnel du 9-Mai, sur la place Rouge, un grand hommage aux millions de disparus, ainsi qu’une démonstration de puissance militaire et d’influence diplomatique, en conviant de nombreux dignitaires étrangers. Le format P5 convient particulièrement à la Russie, dans la mesure où elle ancre son statut de grande puissance. Il permettrait aussi de contourner son retrait forcé et embarrassant du G8, depuis l’annexion de la Crimée en 2014.

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