« Very excited », l’ambassadeur britannique à Paris se dit impatient d’ouvrir le chapitre d’après-Brexit
2020-01-31 21:41:30
Edward Llewellyn devra défendre la nouvelle diplomatie britannique, qui reste à définir après la sortie du Royuame-Uni de l’Union européenne.
A deux pas de l’Elysée, un nouveau voisin, ou plutôt un ambassadeur métamorphosé, a pris ses quartiers. En fonction depuis novembre 2016, marié à une Française, Lord Edward Llewellyn faisait partie jusqu’à, il y a peu encore, des « euroréalistes » dans l’entourage de l’ex-premier ministre David Cameron, dont il a été l’un des plus proches conseillers. Mais c’était hier. Et ce vendredi 31 janvier, jour du divorce consommé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE), après quarante-sept ans de vie commune, cet ancien chef de cabinet du 10 Downing Street a revêtu son costume de diplomate extracommunautaire, avec la foi des convertis.
« L’atmosphère est calme, tout le monde est calme. On ne parle plus de remainers ou de brexiters, nous sommes tous britanniques », balayait-il à la veille du « D-Day », en recevant quelques journalistes à l’hôtel de Charost qui abrite depuis 1814 la résidence des ambassadeurs britanniques à Paris. « Le cap est clair, le Royaume-Uni va prendre en main son destin, poursuivait-il. Nous ne regardons pas dans le rétroviseur ».
Comme tous les ambassadeurs de Sa Majesté, ce conservateur de 55 ans voit son rôle renforcé, puisqu’il faudra bien faire entendre la voix de Londres ailleurs que dans les instances européennes et traquer des accords bilatéraux. Le secrétariat des affaires étrangères et du Commonwealth s’y est déjà préparé en recrutant 1 000 nouveaux collaborateurs, dont un tiers pour l’étranger.
« Global Britain »
Plus d’une centaine de diplomates supplémentaires en Europe, notamment à Bruxelles, mais aussi à Paris, ont ainsi été déployés. Et douze ambassades et missions devraient voir le jour d’ici à la fin de l’année en Asie, en Amérique latine, ou en Afrique. « Global Britain » (« Grande-Bretagne mondiale ») un concept encore assez flou, dessiné par les partisans du Brexit, doit prouver au monde entier que le Royaume-Uni après sa sortie de l’UE ne se résume pas à un chapelet d’îles isolées.
En France, le baron Llewellyn de Steep se dit impatient de démarrer ce nouveau chapitre. « I am very excited, je commence avec enthousiasme », assure-t-il. La défense figure tout en haut de ses priorités avec la prochaine célébration du dixième anniversaire des accords de Lancaster House signés en novembre 2010 par Nicolas Sarkozy et David Cameron pour développer un partenariat bilatéral en matière de défense et de sécurité entre les deux seules puissances nucléaires du continent européen.