En Italie, derrière la poussée des postfascistes, la populaire Giorgia Meloni
2020-02-05 17:03:15
La chef de file de Fratelli d’Italia est parvenue à faire une place à son mouvement à l’extrême droite, malgré la domination de la Ligue de Matteo Salvini.
Lundi 3 février au soir, quand elle a pénétré dans le salon cossu de ce grand hôtel du centre de Rome où une cinquantaine de journalistes du monde entier l’attendaient sagement, Giorgia Meloni a eu un petit moment de flottement. Puis, après à peine quelques secondes, la « machine » s’est mise en marche, et la chef de file de Fratelli d’Italia (postfasciste) a répondu avec décontraction à l’assistance. Elle s’est même permis de répondre en anglais à plusieurs questions – nombre de responsables italiens, moins aguerris, auraient évité l’obstacle.
Auréolée d’une cote de sympathie record – les sondages la créditent d’une popularité personnelle supérieure à celle de Matteo Salvini (Ligue) – et forte d’un score très honorable de 8,6 % à l’élection régionale du 26 janvier en Emilie-Romagne, qui vient confirmer une série de bons résultats électoraux, Giorgia Meloni est l’objet d’un intérêt croissant depuis des mois, en Italie et au dehors.
Pour ce point presse marquant l’ouverture de la National Conservatism Conference, un événement organisé par un groupe de réflexion néerlandais très à droite, la Fondation Edmund-Burke, et consacré à deux héros de la lutte contre le communisme, l’ancien pape Jean Paul II et le président américain Ronald Reagan, elle est en terrain conquis. L’ancien président américain ? Selon elle, c’est « une référence pour la pensée conservatrice », tandis que le pontife polonais, lui, est « presque comme un membre de [sa] famille »…
L’échange se poursuit durant une petite demi-heure, puis la députée italienne s’esquive pour participer au dîner réunissant les participants à la conférence, dont elle était l’une des invitées d’honneur. Mardi, elle s’est envolée pour Washington, où elle devait participer à une conférence organisée par un groupe de réflexion ultraconservateur. Pour l’heure, on la réclame partout.