Aux Etats-Unis, Donald Trump entre victoire et ressentiment
2020-02-07 05:49:45
Fort de son acquittement dans le procès en destitution qui le visait, le président américain s’est montré particulièrement offensif, voire agressif, lors d’une allocution devant la presse jeudi.
Acquitté la veille par les républicains du Sénat des accusations d’abus de pouvoir et d’obstruction du Congrès, Donald Trump avait annoncé qu’il s’exprimerait jeudi 6 février, à midi, dans l’East Room de la Maison Blanche. Son service de presse avait fait savoir qu’il s’agirait de « remarques ». La presse conviée ne pourrait pas poser de question au président.
L’événement aurait pu être propice à l’optimisme et à un pivot vers les mois à venir. Le président s’est certes félicité de « ce magnifique mot, je n’ai jamais pensé qu’il sonnerait aussi bien, ce qu’on appelle un acquittement total », brandissant un exemplaire du Washington Post officiellement proscrit à la Maison Blanche.
Mais cette satisfaction a régulièrement été étouffée par l’aigreur et les ressentiments. Il s’était déjà montré acrimonieux le matin même pendant « le petit-déjeuner de la prière nationale », généralement œcuménique et très consensuel.
Parvenu au dernier quart du mandat pour lequel il a été élu en 2016, Donald Trump a prouvé que la fonction présidentielle n’a toujours pas pris le pas sur lui. Pendant un peu plus d’une heure, il s’est exprimé sans véritable fil conducteur, guidé par son inspiration comme il peut le faire lors de ses meetings, passant d’un sujet à un autre sans guère de logique, revenant toujours à lui, exposant à nu les ressorts qui actionnent sa présidence.