Qui veut gagner l’avion du président du Mexique ?

  • 2020-02-08 16:02:28
Le président de centre gauche Andres Manuel Lopez Obrador a proposé son Boeing de fonction au tirage au sort, faute d’acheteur intéressé. Au Mexique, l’avion présidentiel sera mis en vente à la loterie. Cette étonnante proposition a été confirmée, vendredi 7 février, par le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador « AMLO ». « De quoi régler le sort de cet appareil pharaonique », s’est-il félicité, lui qui a fait de ce Boeing 787 « Dreamliner », l’emblème de sa lutte contre les abus de ses prédécesseurs. Faute d’acheteur pour le jet de luxe, évalué à 118 millions d’euros, le président de gauche a opté pour une tombola polémique. « Il n’y aura pas un seul, mais cent gagnants », a annoncé AMLO. Six millions de billets de « cachito », nom de la loterie nationale mexicaine, seront mis en vente dès la fin février, pour une valeur unitaire de 500 pesos (24 euros). Le tirage au sort est prévu le 15 septembre 2020. L’opération devrait rapporter 3 milliards de pesos (145 millions d’euros). Le jet trône sur le billet de « cachito », présenté par AMLO, dont la légende précise que personne ne remportera l’appareil : « 100 prix de 20 millions de pesos (1 million de dollars) chacun, équivalent à la valeur de l’avion présidentiel ». Le reste des fonds récoltés sera destiné à l’entretien de l’appareil par l’armée de l’air jusqu’à sa vente. Des sommes avancées par le gouvernement, qui prévoit ensuite d’utiliser les recettes de la vente pour financer du matériel médical destiné aux hôpitaux publics. Dès son entrée en fonction, le 1er décembre 2018, AMLO avait décidé de se défaire de l’appareil. Il s’agissait, pour lui, d’un symbole de la cure d’austérité menée par ce président de centre gauche qui voyage, comme ses ministres, sur des vols commerciaux. « Pas de gouvernement riche dans un pays pauvre », répète AMLO, alors que près de la moitié des Mexicains (129 millions) sont des démunis. Acheté 218 millions de dollars par l’ancien président conservateur Felipe Calderon (2006-2012) puis utilisé par son successeur, Enrique Peña Nieto (2012-2018), l’avion est équipé d’une luxueuse chambre présidentielle et d’une grande salle de bain privée, ainsi que d’un salon au mobilier cossu. « Même Donald Trump n’a pas un appareil aussi luxueux », répète AMLO, qui peine à trouver un repreneur. L’appareil est gardé sur une piste d’atterrissage aux Etats-Unis, cumulant plus de 1,5 million de dollars de frais de maintenance.

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