Lourdes condamnations en Russie contre des jeunes antifascistes pour « terrorisme »
2020-02-13 17:16:57
Des ONG dénoncent le verdict – de six à dix-huit ans de prison – et rappellent que, lors de l’enquête, les suspects avaient avoué sous la torture.
« Choquant ! Mais, hélas, pas surprenant… » Comme de nombreux défenseurs des droits de l’homme à Moscou, la représentante de Human Rights Watch, Tanya Lokshina, dénonce avec horreur mais impuissance les lourdes condamnations prononcées par un tribunal militaire, lundi 10 février, contre sept jeunes militants antifascistes d’extrême gauche. Ces anarchistes, présentés comme de dangereux « terroristes », devront purger des peines de six à dix-huit ans de prison alors que leurs aveux ont été largement obtenus sous la torture et qu’aucun projet d’attentat n’a été mis au jour.
« C’est un nouvel exemple de l’arbitraire : accusations fabriquées, preuves inventées, aveux forcés sous la violence, lourdes condamnations pour faire peur…, prévient Tanya Lokshina. Cette affaire doit nous ouvrir les yeux : cela peut arriver à n’importe lequel d’entre nous qui critique le système. C’est la Russie dans laquelle vivent nos jeunes. »
Les sept jeunes hommes âgés de 23 à 31 ans, originaires de Penza, dans le centre de la Russie, avaient été arrêtés en 2017 et 2018. Ils sont accusés d’appartenir à « Réseau », une organisation classée comme terroriste par les services de sécurité. Le FSB, héritier du KGB, assure qu’ils ont voulu préparer des attentats en 2018 lors de l’élection présidentielle puis, la même année, lors des matchs de la Coupe du monde de football. Des accusations jamais confirmées par des preuves.