L’Allemagne sous le choc du terrorisme d’extrême droite
2020-02-21 21:28:07
Au lendemain des fusillades perpétrées dans deux bars à chicha de la ville de Hanau, seul le parti d’extrême droite AfD, accusé d’encourager les violences racistes, s’est démarqué des hommages rendus aux neuf victimes.
Certains événements font surgir des réflexes d’unité nationale. Ce fut le cas, jeudi 20 février, en Allemagne, au lendemain des fusillades perpétrées dans deux bars à chicha de la ville de Hanau (Hesse), près de Francfort. Le temps d’une minute de silence, une vingtaine de responsables politiques du pays ont mis leurs différends entre parenthèses. Ils se sont donné la main au pied de la porte de Brandebourg, à Berlin, pour rendre hommage aux neuf morts de cet attentat.
Parmi les personnalités présentes, Paul Ziemiak et Lars Klingbeil, les secrétaires généraux de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et du Parti social-démocrate (SPD), membres de la « grande coalition » de la chancelière Angela Merkel, mais aussi des représentants de l’opposition, comme la coprésidente des Verts, Annalena Baerbock, ou le président du Parti libéral-démocrate (FDP), Christian Lindner.
Cette unité n’était pas que de façade. Tout au long de la journée de jeudi, les représentants de ces différentes formations, ainsi que ceux du parti de gauche Die Linke, ont condamné la tuerie de la veille en des termes semblables. Reprenant à la lettre les mots du parquet fédéral, qui s’est saisi de l’enquête, tous ont dénoncé le caractère « profondément raciste » de l’attentat.
Un qualificatif utilisé également par Mme Merkel qui, dans une sobre intervention de trois minutes prononcée depuis la chancellerie, jeudi midi, a condamné un acte « aux motivations xénophobes », avant de déclarer : « Le racisme est un poison. La haine est un poison. Ce poison existe dans notre société et il a déjà été responsable de trop de crimes. »