L’homme fort du Venezuela Nicolas Maduro poursuivi aux Etats-Unis pour « narcoterrorisme »

  • 2020-03-27 08:09:51
Washington exige son départ depuis janvier 2019, date à laquelle ils ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme président par intérim du pays. La politique de « pression maximale » qui est devenue la ligne de Washington vis-à-vis de ses adversaires les plus irréductibles, a franchi un nouveau pas, jeudi 26 mars, à Washington. Le département de la justice a en effet annoncé des poursuites contre l’homme fort du Venezuela, Nicolas Maduro, et d’un cercle de ses proches, accusés de narcotrafic. Les Etats-Unis exigent son départ depuis janvier 2019, date à laquelle ils ont reconnu l’opposant Juan Guaido comme président par intérim du pays. Les inculpations annoncées jeudi sont assorties de primes versées à qui fournira « des informations menant à l’arrestation et/ou à la condamnation du responsable vénézuélien ». Sa tête est mise à prix pour 15 millions de dollars (13,5 millions d’euros), des sommes de 10 millions de dollars et de 5 millions de dollars sont offertes pour ses subalternes. L’intitulé des charges retenues contre le président actuellement en place à Caracas peut surprendre. Un procureur du district sud de New York, Geoffrey Berman, l’accuse en effet d’avoir « dirigé, avec ses principaux lieutenants, un partenariat de narcoterrorisme » avec l’ancienne guérilla colombienne des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) « au cours des vingt dernières années ». Il aurait, selon la justice américaine, dirigé personnellement un groupe mafieux, le « Cartel des soleils », à l’origine de l’expédition de milliers de tonnes de drogue aux Etats-Unis, notamment via le Honduras. « Maduro a utilisé la cocaïne comme une arme » Selon le procureur, « Maduro et les autres accusés », par ailleurs accusés de pillage des ressources du Venezuela, « avaient expressément l’intention d’inonder les Etats-Unis de cocaïne afin de nuire à la santé et au bien-être de notre nation ». « Maduro a délibérément utilisé la cocaïne comme une arme », assure M. Berman. Une procureure de Floride, Ariana Fajardo Orshan, a également mis en cause le blanchiment des revenus de ce trafic dans la flambée de l’immobilier à Miami. Ces inculpations marquent une rupture avec la ligne adoptée par Washington après la reconnaissance de Juan Guaido comme le président légitime du Venezuela. A l’époque, comme dans les mois qui ont suivi, les autorités américaines misaient sur une pression internationale qui provoquerait le départ volontaire de Nicolas Maduro. « Nous voulons qu’il ait une sortie digne et qu’il s’en aille », estimait encore en août 2019 l’envoyé spécial du département d’Etat pour ce pays d’Amérique latine, Elliott Abrams. « Nous ne voulons pas vous traîner en justice, nous ne voulons pas vous persécuter, nous voulons que vous quittiez le pouvoir », ajoutait ce dernier à l’attention du dirigeant vénézuélien.

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