Romans-sur-Isère : le Parquet national antiterroriste se saisit de l’enquête sur l’attaque au couteau qui a fait deux morts

  • 2020-04-05 14:41:42
Le suspect, inconnu des services de police, a été placé en garde à vue. Deux autres hommes soudanais sont également interrogés. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé samedi 4 avril dans un communiqué ouvrir une enquête notamment pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle », à la suite de l’attaque au couteau qui a fait deux morts à Romans-sur-Isère (Drôme), en plein confinement pour lutter contre l’épidémie due au coronavirus. Outre l’auteur présumé, deux hommes de nationalité soudanaise ont été interpellés en lien avec l’enquête. Les premiers éléments de l’enquête sur l’auteur présumé de l’attaque, un homme d’origine soudanaise né en 1987 et réfugié en France depuis juin 2017, « ont mis en évidence un parcours meurtrier déterminé de nature à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », selon le PNAT, qui ajoute que lors d’une perquisition à son domicile ont été retrouvés « des documents manuscrits à connotation religieuse dans lesquels l’auteur des lignes se plaint notamment de vivre dans un pays de mécréants ». L’homme a tué samedi deux personnes et en a blessé cinq autres, dans une boulangerie, un bureau de tabac et dans la rue, lors de cette attaque au couteau perpétrée vers 10 h 45 dans cette ville de la Drôme de 35 000 habitants. Deux des blessés se trouvaient samedi soir en urgence vitale. Au total, trois hommes de nationalité soudanaise sont actuellement en garde à vue : outre l’auteur présumé de l’attaque et un deuxième homme présenté comme « une de ses connaissances », « il y a une troisième garde à vue depuis 19 h 20 hier soir, un jeune Soudanais qui résidait dans le même foyer, là où résidait le mis en cause », a indiqué le Parquet national antiterroriste. Plusieurs cibles Armé d’un couteau, l’auteur présumé, qui habitait dans le centre-ville, « s’est rendu dans un bureau de tabac » et a attaqué le patron de l’établissement, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Marie-Hélène Thoraval, la maire de la commune. « Sa femme est intervenue et a été blessée aussi », a-t-elle déclaré. L’homme est par la suite « allé dans un autre commerce, une boucherie, où il s’est emparé d’un nouveau couteau ». « Il est entré dans la boutique. Il a pris un couteau, en sautant par-dessus le comptoir, et a planté un client, puis est reparti en courant », a relaté à l’AFP Ludovic Breyton, le patron du commerce. « Ma femme a essayé de porter assistance à la victime, en vain. » L’auteur présumé a ensuite poursuivi son entreprise meurtrière, attaquant des passants, notamment devant une boulangerie. Il a été interpellé très rapidement après les faits, peu après 11 heures. Selon des témoins cités par la radio France Bleu Drôme Ardèche, il aurait crié « Allahou akbar ! » en se précipitant sur ses victimes. Lors d’une très brève allocution prononcée sur place, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a déclaré que « ce matin, un homme [avait] engagé un parcours terroriste, tuant deux personnes et en blessant cinq autres ». Mais il a aussitôt repris son propos pour souligner qu’il appartiendrait au PNAT, et « à lui seul », de « se prononcer sur la qualification terroriste ». Un « acte odieux », selon Emmanuel Macron L’auteur présumé n’est pas connu des services de police sous l’identité qu’il a donnée, selon cette même source. Aucune allégeance à l’organisation Etat islamique n’a été trouvée chez lui, mais les enquêteurs y ont néanmoins repéré des feuilles manuscrites sur lesquelles il se plaint de vivre dans un pays de mécréants. Les analyses de ses appareils téléphoniques et informatiques sont toujours en cours. L’individu était en train de prier quand les policiers sont arrivés sur les lieux. Il s’est laissé interpeller sans résistance. Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a assuré que « toute la lumière sera[it] faite sur cet acte odieux qui vient endeuiller notre pays déjà durement éprouvé ces dernières semaines », dans un message publié sur Twitter. La sous-direction anti-terroriste (SDAT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont été saisies, en plus de la police judiciaire de Lyon.

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