Coronavirus : en Espagne, la stabilisation de l’épidémie provoque un « germe d’espoir » dans les hôpitaux
2020-04-06 15:09:28
Le dernier bilan fait état de 637 morts en 24 heures, un chiffre en baisse pour le quatrième jour consécutif. « Depuis cinq jours, on voit qu’enfin la courbe s’aplatit », confirme une interne.
Il est 8 h 40 ce dimanche 5 avril, lorsque le message arrive sur WhatsApp : « Les urgences de l’hôpital Severo-Ochoa reviennent à la normale après tant de jours de lutte contre le coronavirus. » Jorge Rivera, le responsable de communication de ce modeste centre hospitalier de Leganes, dans la banlieue sud-ouest de Madrid, n’a pas résisté à l’envie de partager la nouvelle. Non pas pour crier victoire. Il est encore trop tôt. Mais parce que la sensation, en Espagne, est que le pire de la crise sanitaire est peut-être passé. Le dernier bilan, dimanche, faisait état de plus de 130 000 personnes positives et 12 418 mortes du Covid-19. Pourtant la situation s’améliore. Le pays a déploré 637 morts en 24 heures en Espagne, ont annoncé les autorités lundi 6 avril. Un chiffre en baisse pour le quatrième jour consécutif.
L’hôpital Severo-Ochoa revient de loin. C’est ici qu’avaient été filmées, le 21 mars, les images de malades allongés sur le sol de la salle des urgences, dans l’attente interminable d’une chambre. Ici que l’on voyait des personnes âgées assises au milieu des couloirs, accrochées à leur bonbonne d’oxygène, lançant des regards désemparés autour d’elles. Ici qu’une infirmière s’est effondrée en larmes, devant les caméras de la télévision publique espagnole TVE, en demandant l’impossible : « S’il vous plaît, les familles, soyez tranquilles, nous leur donnons beaucoup d’amour et de tendresse… Ayez confiance en nous… »
Ce dimanche, dans les couloirs apaisés, plus de cohue, de chaos et de corps en détresse. Mais sur les murs, des dessins réalisés par les enfants des écoles de la ville en honneur aux soignants, affublés d’habits de super-héros. Ils portent un message : « Todo ira bien » (« Tout ira bien »).
« Optimisme prudent »
Les autorités veulent y croire. « Les chiffres de la semaine confirment une stabilisation et un ralentissement de l’épidémie », a souligné le ministre espagnol de la santé, Salvador Illa, mettant en avant une augmentation des cas confirmés de seulement 5 % par jour. Le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe, Hans Kluge, a aussi exprimé, dimanche, un « optimisme prudent » quant à la situation en Espagne. Une prudence partagée par le président du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, qui a décidé de prolonger l’état d’alerte jusqu’au 25 avril. « Passé le pic de contagion, nous sommes en mesure de faire plier la courbe, a-t-il déclaré, le 4 avril. L’objectif suivant est de réduire encore plus les contagions pour que les hôpitaux récupèrent leurs capacités. »