La Chine aurait exercé des pressions sur Bruxelles pour atténuer des critiques sur la désinformation

  • 2020-04-27 20:00:23
Selon le « New York Times », un rapport européen aurait été retravaillé pour en expurger les passages les plus explicites à l’encontre de Pékin. Le Service européen d’action extérieure (SEAE) a publié, vendredi 24 avril, un nouveau rapport sur les tentatives auxquelles se livre une série d’acteurs, étatiques ou non étatiques, pour désinformer sur la manière dont l’Union européenne affronte la crise liée à la pandémie de Covid-19. Et une polémique est née à propos du passage de ce document relatif à la Chine. Dans un article paru en même temps que le document du SEAE, le New York Times a, en effet, affirmé que le texte avait été retardé et modifié, suite à diverses pressions exercées par Pékin. Selon le quotidien, la diplomatie européenne, soucieuse notamment de ne pas compliquer les relations commerciales avec la Chine, aurait procédé à une « autocensure », dénoncée au sein même de son administration. Le courriel d’une analyste du SEAE a ainsi évoqué, toujours selon le journal américain, un « terrible précédent », qui ne pourrait qu’encourager Pékin à multiplier ce genre d’entrave. Outils de désinformation chinois en Serbie Depuis plusieurs semaines, un site Web spécial piloté par le SEAE − Euvsdisinfo.eu − répertorie, analyse et tente de riposter à des centaines de nouvelles diffusées sur les réseaux sociaux ou des sites complotistes, mais aussi par des agences de presse ou des chaînes d’information liées, directement ou indirectement, aux régimes russe, syrien, iranien ou chinois. A propos du rôle de Pékin, le document parle de la « pression coordonnée » de « sources officielles chinoises » et destinée à nier toute responsabilité de leur pays dans la pandémie. Et, en même temps, à mettre en valeur ses succès dans le combat contre le Covid-19. L’aide bilatérale apportée par Pékin à certains pays européens a également fait l’objet de larges campagnes, orchestrées par des sources « ouvertes ou secrètes », indique le rapport. Des publicités vantant les succès de la stratégie chinoise ont aussi été lancées sur diverses plates-formes afin de conforter l’image d’une Chine devenue le leader mondial de la lutte contre la pandémie. Des analystes du SEAE voulaient-ils dénoncer plus clairement encore la stratégie de Pékin ? En ont-ils été empêchés ? Le site américain Politico avait annoncé, dès le mardi 21 avril, la publication imminente de leur nouveau rapport, qui devait apparemment mentionner des attaques chinoises contre les Etats-Unis, accusés d’avoir intentionnellement organisé la diffusion de la maladie, ou la France, mise en cause pour les lenteurs de sa riposte.

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