Coronavirus : Boris Johnson de retour, sa gestion de la crise sur la sellette

  • 2020-04-27 20:36:34
Le premier ministre est revenu ce dimanche à Downing Street, tandis que la polémique fait rage sur le sous-équipement du système public de santé, le NHS, affaibli par les politiques d’austérité des gouvernements conservateurs successifs. Boris Johnson piaffait d’impatience, ont fait savoir ses proches. En convalescence depuis quinze jours à Chequers − sa résidence secondaire officielle au nord-ouest de Londres −, après être tombé gravement malade du Covid-19 début avril, le premier ministre britannique est retourné à Downing Street, dimanche 26 avril. L’« optimiste en chef », comme le désigne le très conservateur hebdomadaire Spectator, va avoir besoin de toute son énergie pour tenter de rétablir la confiance envers son gouvernement, sous le feu des critiques sur sa gestion de la pandémie. Dernier faux pas en date : la présence, révélée par le Guardian, de Dominic Cummings, principal et controversé conseiller de M. Johnson, à au moins une réunion du Scientific Advisory Group for Emergencies (SAGE), le conseil scientifique censé produire des avis indépendants au gouvernement. Mais il y a aussi le triste bilan de plus de 20 000 morts du coronavirus (rien qu’à l’hôpital) atteint samedi 25 avril (20 732 décès dimanche), alors que Patrick Vallance, le conseiller scientifique en chef de Downing Street, affirmait, fin mars, que le pays s’en sortirait « bien » si ce palier n’était pas franchi. Il y a encore cet objectif officiel de 100 000 tests par jours d’ici fin avril qui semble bien difficile à atteindre, sans compter l’absence d’une stratégie articulée de sortie du confinement alors que le pic de la pandémie dans le pays aurait été atteint autour du 10 avril. Downing Street doit, enfin, répondre des morts du Covid-19 parmi les personnels de santé. Le bilan est très lourd : 61 médecins et infirmiers et 15 soignants dans les maisons de retraite sont décédés de la maladie, assurait Helen Whately, ministre aux affaires sociales, en milieu de semaine dernière. A en croire le Daily Mail, tout comme le blog « NursingNotes », tenu par des infirmiers, le bilan serait bien supérieur à 100 victimes. Selon « NursingNotes », le bilan était de 129 victimes le 25 avril. Trois grands syndicats, Unison, le Royal College of Nursing et le Royal College of Midwives, ont appelé à une minute de silence en hommage à ces personnes décédées, mardi 28 avril, à 11 heures. Downing Street s’est empressé de s’y associer : « C’est une bonne idée, nous soutenons cette initiative », a fait savoir son porte-parole. Pas sûr que cette démonstration d’empathie sera suffisante : le décompte macabre chez les médecins, infirmiers, auxiliaires de soins ou brancardiers pose un sérieux problème politique au gouvernement et au Parti conservateur.

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