Au Sénégal, les faux médicaments contre le coronavirus en rupture de stock

  • 2020-05-06 21:10:15
De plus en plus de Sénégalais se tournent vers le marché informel pour trouver des remèdes, au risque de se procurer des traitements falsifiés. « Tu cherches des médicaments ? », lance discrètement un vendeur, sur l’avenue Blaise-Diagne, en plein centre-ville de Dakar. Dès que son nouveau client prononce le mot coronavirus, le jeune Sénégalais lui propose de s’engouffrer dans le marché Keur Serigne Bi, le principal marché informel de médicaments du Sénégal. Il assure être en possession d’un remède contenant de la chloroquine, la substance active utilisée contre le paludisme et actuellement testée pour déterminer son efficacité contre le Covid-19. Au Sénégal, des premiers résultats officiels démontrent que l’hydroxychloroquine, proche de la chloroquine, permettrait une guérison plus rapide de la maladie qui a touché 1 329 personnes dans le pays et provoqué 11 décès au 6 mai. La difficulté de se procurer ces médicaments dans le circuit formel pousse de plus en plus de Sénégalais à se tourner vers le marché informel, qui représente entre 18 et 22,7 millions d’euros, selon le syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. Une somme non validée par les autorités pharmaceutiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reste prudente face à ce traitement, mais a surtout alerté sur la hausse des ventes de faux médicaments supposés traiter le Covid-19, notamment en Afrique. Des traitements de chloroquine falsifiés retrouvés au Niger, au Cameroun et en République démocratique du Congo (RDC) pourraient engendrer des « effets secondaires graves », a prévenu l’OMS.  

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