La Russie, dans le dur de l’épidémie, amorce un timide déconfinement
2020-05-08 22:51:09
La dégradation de la situation économique pousse les autorités régionales à alléger les mesures restrictives malgré les plus de 10 000 contaminations recensées quotidiennement.
Le 12 mai, un demi-million de Moscovites travaillant dans les entreprises industrielles ou dans la construction retourneront au travail. C’est peu pour une mégapole de 12 millions d’habitants ; beaucoup pour une ville à l’arrêt depuis un mois et demi, dont les transports publics sont vite surchargés.
Le maire de la capitale russe en a fait l’annonce, mercredi 6 mai, lors d’une visioconférence retransmise à la télévision, à laquelle participait Vladimir Poutine. Comme s’il doutait de sa propre audace, Sergueï Sobianine a bien pris soin d’y associer le président, rappelant : « Comme nous en avons discuté hier… »
Il faut dire que le Kremlin a, depuis le début de la crise, laissé une marge de décision inhabituelle aux autorités régionales, qui avaient vu leurs pouvoirs largement rognés depuis vingt ans. Ce sera à nouveau le cas s’agissant du déconfinement : à charge pour les différentes régions, où les situations varient fortement, de décider d’un allégement des mesures restrictives à partir du 11 mai.
« Toute négligence ou hâte peut se transformer en un recul, a simplement averti M. Poutine. Le prix de la moindre erreur est la sécurité, la vie et la santé de notre peuple. Par conséquent, la responsabilité de chaque décision prise par les collègues du gouvernement et les chefs des régions est extrêmement élevée. »