Votera ou votera pas ? En Afrique, une année électorale affectée par le coronavirus

  • 2020-05-12 21:33:24
Centrafrique, Côte d’Ivoire, Guinée, Niger, Burkina… L’incertitude plane sur une dizaine de scrutins majeurs prévus en 2020 mais qui pourraient être reportés. 2020 sera-t-elle l’année électorale annoncée en Afrique ? De la Guinée à l’Ethiopie, en passant par la Côte d’Ivoire et le Ghana, une dizaine de scrutins présidentiels ou généraux, sans compter les élections législatives ou locales, étaient prévus sur le continent au cours des mois à venir. Mais la pandémie liée au coronavirus, dont l’impact sanitaire reste à mesurer, s’est déjà invitée dans le jeu politique, floutant les calendriers établis et perturbant les ambitions personnelles. Si, pour sa quatrième élection contestée, le président du Togo, Faure Gnassingbé, a dû prêter serment, dimanche 3 mai, devant des juges masqués et en l’absence de ses pairs africains, confinés chez eux, d’autres dirigeants pourraient devoir attendre avant de rempiler ou de passer la main. En Ethiopie, pays qui a connu en deux ans bien plus de bouleversements politiques que le Togo lors des cinq dernières décennies, la date du premier test de popularité du premier ministre, Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, demeure encore inconnue. Le Bureau national éthiopien des élections (NEBE) a annoncé le 31 mars un report sine die des élections générales qui devaient se tenir le 29 août. Dix jours plus tard, le Parlement a voté cinq mois d’état d’urgence, mais, en octobre, le mandat des députés sera arrivé à terme, laissant planer la menace d’une crise institutionnelle. Plébiscité à l’international mais soumis à des contestations locales, le premier ministre est en première ligne. « La manière dont Abiy gère cette situation sera cruciale pour le succès de la turbulente transition en Ethiopie, analyse le think tank International Crisis Group (ICG). Bien que le Covid-19 représente une menace grave pour l’Ethiopie, il offre également une opportunité à son gouvernement d’utiliser ce moment de solidarité nationale pour relancer son voyage troublé vers la démocratie multipartite. (…) Alors que le NEBE dispose désormais de plus de temps pour finaliser les règles électorales et recruter des scrutateurs, la gestion par le gouvernement de l’état d’urgence et sa capacité à dégager un consensus sur la forme d’un gouvernement intérimaire seront essentielles. » Autre dirigeant en vogue à l’étranger, Nana Akufo-Addo, président du Ghana, a encore plusieurs mois devant lui. Les élections générales demeurent prévues le 7 décembre, mais si celles-ci devaient être repoussées, une solution devra être trouvée pour éviter une vacance du pouvoir. Qui conduira l’intérim ? La question demeure pendante.

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