Des policiers américains s’agenouillent, entre geste de solidarité et désescalade
2020-06-03 20:15:11
Blancs ou Noirs, certains membres des forces de l’ordre choisissent cette posture pour exprimer leur condamnation des violences qui ont conduit à la mort de George Floyd lors de son interpellation, le 25 mai, à Minneapolis.
La première, une jeune femme en uniforme s’est avancée et a mis le genou à terre devant un petit groupe de manifestants. Puis un de ses collègues l’a rejointe, prenant la même pose. Deux autres les ont imités. En quelques secondes, lundi 1er juin, ces quatre policiers de Philadelphie (Pennsylvanie) ont formé une ronde étonnante avec les jeunes gens agenouillés face à eux. « On vous aime », leur ont lancé les manifestants, rassemblés pour protester contre la mort de George Floyd, un Noir de 46 ans, décédé une semaine plus tôt, lors d’une interpellation brutale à Minneapolis (Minnesota).
Blancs ou Noirs, des centaines de policiers et de soldats de la Garde nationale ont choisi ces derniers jours cette posture, comprise comme un geste de solidarité avec les protestataires et une condamnation de leurs collègues incriminés. D’autres ont rejoint les marches ou exprimé leur soutien. Un mouvement, qui sans être massif, est loin d’être anecdotique.
De telles réactions sont rarement observées lors de ces protestations, qui, régulièrement, embrasent le pays. Mais, les images insoutenables de l’interpellation de George Floyd, filmée durant de longues minutes, puis sa mort par asphyxie, ont particulièrement traumatisé l’opinion publique.
L’attitude presque désinvolte du policier blanc appuyant son genou sur la nuque de la victime, une pratique largement condamnée par les responsables policiers, a aussi choqué une partie de ses collègues et dénoté un comportement bien loin de « l’empathie » réclamée par la population dans les manifestations de ces derniers jours. Aussi, depuis une semaine, les protestataires conscients de la force de cette image symbole d’humilité s’agenouillent, invitant les forces de l’ordre à les rejoindre.