Coronavirus : le casse-tête des frontières européennes à l’approche des vacances d’été
2020-06-06 18:33:13
Si l’UE plaide pour le retour à la libre circulation, sa mise en place s’avère des plus compliquées compte tenu de la chronologie différente de la pandémie et des stratégies propres à chaque Etat.
Des frontières intérieures rouvertes, pour la plupart, le 15 juin ; des frontières extérieures accessibles aux ressortissants des pays tiers le 1er juillet, mais avec des modalités strictes qu’il conviendra de définir rapidement pour éviter une résurgence de la pandémie : l’Union européenne (UE) reste confrontée à un casse-tête. Après les décisions de fermeture prises dans l’urgence et sans coordination, elle paraît vouloir gérer de manière plus cohérente le retour à la libre circulation.
« Je crois que nous reviendrons à un fonctionnement plein et entier de l’espace Schengen à la fin juin », indiquait, vendredi 5 juin, Ylva Johansson, commissaire aux affaires intérieures, à l’issue d’une réunion en visioconférence des ministres de l’intérieur des Vingt-Sept.
La France, de son côté, se réjouissait, par la voix du secrétaire d’Etat Laurent Nunez, que sa demande d’une indispensable coordination, afin d’établir une liste des pays tiers à forte circulation du virus et de définir les modalités des contrôles d’entrée de leurs ressortissants, ait été approuvée.
Date pivot du 15 juin
Dans les faits, la situation reste complexe, compte tenu de la chronologie différente de la pandémie selon les pays, mais aussi des stratégies nationales qui intègrent des contraintes économiques, touristiques ou sanitaires.
Le 15 juin sera toutefois une date pivot : la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Portugal lèveront leurs restrictions à cette date. C’est le 15 juin aussi que la Suisse (membre de l’espace Schengen mais pas de l’UE) autorisera le retour des citoyens européens, y compris britanniques.
L’Italie, elle, a retenu cette date uniquement pour les voyages en provenance ou à destination de pays non européens. Ses frontières ont, en effet, été rouvertes depuis le 3 juin aux visiteurs de l’UE et du Royaume-Uni. L’Espagne, quant à elle, compte accueillir à nouveau les touristes étrangers le 1er juillet, mais les Français et les Portugais bénéficieront de la réouverture dès le 22 juin.
La Grèce autorisera bien la reprise des vols internationaux le 15 juin, mais imposerait encore des restrictions à certains visiteurs issus de zones jugées particulièrement à risque (le Royaume-Uni, la Belgique, l’Italie). De quoi irriter le ministre italien des affaires étrangères, Luigi Di Maio, qui a dénoncé « des mesures ad hoc », en violation, selon lui, de « l’esprit européen qui nous a toujours distingués ». Un propos qui visait sans doute aussi l’Autriche, qui a levé ses mesures le 4 juin mais impose encore un isolement de quatorze jours aux visiteurs en provenance d’Italie. Vienne devrait aussi exiger un test négatif pour les ressortissants d’autres pays où le taux de contamination est élevé.