Tensions sur les questions migratoires entre l’Iran et l’Afghanistan

  • 2020-06-19 17:29:17
De nouveaux incidents, dont la mort de migrants dans une rivière frontalière, ont attisé la colère d’une population afghane qui accuse Téhéran de mauvais traitements et de discrimination. Un mois et demi après la mort de dix-huit migrants clandestins afghans causée le 1er mai par l’intervention violente de gardes-frontières iraniens, la tension entre l’Iran et l’Afghanistan ne retombe pas. De nouveaux incidents ont même attisé la colère d’une population afghane qui accuse Téhéran de mauvais traitements et de discrimination. Un sentiment encore aggravé par l’annonce le 17 juin de la tentative d’auto-immolation, en mai à Mashhad (ville dans l’est de l’Iran), du fils du grand spécialiste de littérature persane, Najib Mayel Heravi, un Afghan vivant en Iran depuis un demi-siècle. Il souhaitait ainsi dénoncer la promesse non tenue de Téhéran de délivrer la nationalité iranienne à son père. Si les autorités iraniennes ont précisé, jeudi 18 juin, que la situation de M. Mayel Heravi serait bientôt réglée, elles rejettent les accusations formulées par Kaboul concernant la mort, le 1er mai, de migrants dans une rivière frontalière. Le Monde a pu joindre, au téléphone, dans la province de Hérat (est de l’Afghanistan) un migrant rescapé du drame survenu cette nuit-là. Le 30 avril, Mahmoud (le prénom a été changé), âgé de 14 ans, a passé clandestinement la frontière avec une cinquantaine de personnes. « Nous avons été arrêtés en essayant de passer sous les barbelés, explique-t-il. Puis nous avons été détenus dans une petite pièce d’une gendarmerie en Iran. On arrivait à peine à respirer et il faisait très chaud. »  

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