Le shutdown terminé, de nouvelles négociations s'amorcent

  • 2019-01-27 21:23:32
Donald Trump et les parlementaires ont trouvé un accord pour trois semaines. Mais les pourparlers sur le mur risquent de continuer à polluer la vie politique américaine. Les Etats-Unis respirent un peu mieux, depuis vendredi. Mais pour combien de temps? Le compromis trouvé entre Donald Trump et les parlementaires démocrates et républicains , voté puis signé en l'espace de quelques heures met fin au «shutdown » . Il va permettre, dans les prochains jours, aux 800.000 agents fédéraux non payés depuis 35 jours de retourner au travail et de recevoir tous les salaires qu'ils n'avaient pas perçus. Mais ce compromis n'est que temporaire. Le budget fédéral est financé pour trois semaines, jusqu'au 15 février. Ce qui laisse peu de temps aux deux camps pour trouver un accord définitif, eux qui n'ont pu s'entendre en deux ans. Dès ce lundi, les négociations doivent donc reprendre, et elles s'annoncent tendues. Quelques heures à peine après l'annonce de l'accord, Donald Trump repartait en effet en croisade. «Ce n'est en aucun cas une concession », lançait-il sur Twitter. Avant de reprendre le lendemain: « Seuls les idiots, ou ceux qui ont un agenda politique, ne veulent pas du mur ou d'une barrière en acier, pour protéger notre pays contre le crime, la drogue et le trafic d'êtres humains. Nous y arriverons ! Nous y arrivons toujours. » Un passage en force risquéLe président américain a également menacé de décréter une situation d'urgence, qui lui permettrait d'obtenir des fonds exceptionnels - la Maison Blanche aurait déjà identifié 7 milliards de dollars de ressources potentielles - et de commencer la construction du mur, à la frontière avec le Mexique, sans obtenir l'autorisation du Congrès. Cela permettrait à Donald Trump de sauver la face devant ses électeurs. Mais ce passage en force serait risqué : il serait contesté devant les tribunaux, qui pourraient arrêter la construction, le temps d'une décision de justice. Et le locataire de la Maison Blanche pourrait aussi dégrader des relations déjà variables avec sa majorité. Plusieurs leaders républicains ont d'ores et déjà déclaré qu'ils ne soutiendraient pas ce recours. Et, alors que tous les regards se tournent déjà vers 2020, le risque de rupture est réel. «Tout le monde est soulagé de voir le gouvernement fédéral rouvrir. Mais nous restons mesurés car nous savons que nous avons une épée de Damoclès au-dessus de la tête », a résumé le sénateur républicain de l'Oklahoma James Lankford. Le shutdown «sémantique »Certains signes montrent toutefois qu'un accord n'est pas complètement impossible. Ces derniers jours, les démocrates ont fait un pas de côté et donné leur feu vert à un nouveau plan , d'un montant équivalent à celui réclamé par Donald Trump pour son mur (5,7 miliards de dollars), qui servirait à renforcer la sécurité à la frontière. Il permettrait notamment le déploiement de drones, la mise en place de capteurs signalant des mouvements de migrants, l'amélioration des structures d'accueil et l'embauche de personnel. Vendredi, lors de son allocution, Donald Trump avait aussi esquissé un geste en lançant : «nous n'avons pas besoin de 2.000 miles de mur en béton, d'une mer à l'autre, nous n'en avons jamais eu besoin. » Ce qui a fait dire à l'ancien député démocrate Steve Israel, dans le «New York Times » , que le shutdown était devenu «sémantique »: «C'est le shutdown de Donald Trump, sur sa définition d'un mur, alors que les démocrates ont réussi à déplacer le sujet d'un mur de briques à des investissements dans des technologies modernes », a-t-il déclaré. AFP.

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