Crash de Karachi au Pakistan : la «négligence» coupable des pilotes et contrôleurs aériens
2020-06-24 17:37:26
Des pilotes parlant du coronavirus en plein vol, des contrôleurs aériens qui n’alertent pas de l’incendie des moteurs… Un rapport détaille les circonstances du crash survenu le 22 mai à Karachi, et ayant coûté la vie à 97 personnes.
« Négligence des deux côtés » et « excès de confiance ». Le crash, le 22 mai, d'un Airbus A320 à Karachi avait causé la mort de 97 personnes. Un premier rapport accablant a été présenté ce mercredi par le gouvernement pakistanais sur les circonstances de ce drame.
On y découvre des défaillances à tous les étages. « Le pilote a ignoré les instructions des contrôleurs aériens, qui de leur côté n'ont pas rapporté les dommages » qu'une première tentative d'atterrissage avait causés à l'avion, a résumé le ministre pakistanais de l'Aviation, Ghulam Sarwar Khan.
Récit d'une incroyable défaillance
Pendant toute la phase d'atterrissage, « le pilote et le copilote n'étaient pas concentrés et tout au long de la conversation, ils ont parlé du corona. Le virus était dans leur esprit », a raconté le ministre M. Khan, se basant sur les écoutes de boîtes noires de l'avion réalisées en France. « Quand (le pilote) a atteint le point d'atterrissage, la tour de contrôle lui a dit : vous êtes trop haut, vous devez descendre. Il a rapidement écouté l'appel et a dit : je m'en sortirai. Puis il a recommencé à parler du coronavirus », a poursuivi le ministre.
L'avion, le train d'atterrissage rentré, a alors essayé une première fois d'atterrir, ses moteurs touchant le sol à trois reprises, avant de redécoller pour une seconde tentative avortée, selon Ghulam Sarwar Khan, pour qui l'avion « était à 100 % en capacité de voler ». La tour de contrôle « aurait dû informer (les pilotes) lorsqu'elle a vu l'avion se poser sur ses moteurs et a remarqué l'incendie qui sortait des moteurs, mais elle ne l'a pas fait », a-t-il regretté.
Crashs fréquents
Le vol 8303 s'est finalement écrasé sur une zone résidentielle, à très peu de distance de la piste d'atterrissage, tuant 97 des 99 personnes à bord, dont huit membres d'équipage. Un enregistrement authentifié peu après l'accident par un porte-parole de Pakistan International Airlines (PIA) avait fait entendre un appel de détresse du pilote à la tour de contrôle, dans lequel il signalait : « Nous avons perdu les moteurs ».