Au Nicaragua, la spirale répressive « décapite » l’opposition avant la présidentielle
2021-06-16 21:30:58
Au Nicaragua, la spirale répressive « décapite » l’opposition avant la présidentielle.
C’est un signal d’alarme sur la crise démocratique au Nicaragua. Réuni en urgence, le conseil permanent de l’Organisation des Etats américains (OEA) a exigé, mardi 15 juin, « la libération de tous les prisonniers politiques ». Depuis deux semaines, treize dirigeants de l’opposition au régime du président Daniel Ortega ont été arrêtés, dont quatre candidats à l’élection présidentielle du 7 novembre. L’escalade répressive s’achemine vers un scrutin sans réels adversaires face à l’ancien guérillero sandiniste de 75 ans qui vise un troisième mandat consécutif.
La résolution, adoptée par 26 des 34 membres de l’OEA, dénonce « la détérioration du climat politique et des droits de l’homme » dans ce petit pays d’Amérique centrale, condamnant « les abus » du gouvernement, qui visent à « intimider et menacer l’opposition ».
Des dizaines de policiers ont encerclé, dimanche 13 juin, la maison de l’héroïne de la révolution sandiniste de 1979, Dora Maria Tellez, 65 ans. Le même jour, deux autres anciens compagnons d’armes de M. Ortega, l’ancien vice-ministre des affaires étrangères Victor Hugo Tinoco, 68 ans, et le général à la retraite Hugo Torres, 67 ans, étaient arrêtés à leur tour à Managua, la capitale. Depuis, ces trois figures de la dissidence sandiniste sont assignées à résidence, comme la plupart des opposants mis en détention depuis début juin.
Opposition décapitée
La première victime de cette nouvelle vague répressive a été Cristiana Chamorro. La plus populaire des candidats potentiels à la présidentielle a été arrêtée, le 2 juin, à son domicile de Managua. La fille de l’ancienne présidente Violeta Barrios de Chamorro (1990-1997) est accusée de blanchiment d’argent, à travers sa fondation pour la liberté de la presse, qui porte le nom de sa mère. « Une monstruosité juridique ! », avait-elle réagi, avant d’être mise en résidence surveillée sans contact avec l’extérieur.