Dette publique élevée et problèmes structurels minent la croissance des pays du sud de la zone euro
2020-07-22 10:10:31
Accusés de laxisme par les « frugaux », l’Italie, l’Espagne, la Grèce et le Portugal ont pourtant réformé leurs économies depuis la dernière crise. Mais leur capacité à générer de la productivité et des emplois est restreinte.
Fourmis nordistes contre cigales méditerranéennes. Mardi 21 juillet, après d’âpres négociations, les vingt-sept dirigeants européens se sont entendus sur la création d’un ambitieux fonds de relance de 750 milliards d’euros. Jugeant les pays du Sud trop laxistes, les « frugaux » (Autriche, Danemark, Suède, Pays-Bas, Finlande) ont obtenu un droit de regard sur les plans de relance et réformes que les Etats les plus fragilisés par la récession, principalement dans le sud de l’Europe, mettront en œuvre en échange des subventions qu’ils toucheront (390 milliards d’euros au total). Si elles estiment qu’un Etat n’applique pas les mesures promises, les autres capitales pourront ainsi exiger que la question soit débattue lors du sommet européen suivant.
« Ce n’est pas un veto, et c’est un peu flou, mais cela en dit long sur la défiance entre les pays du Nord et Sud », résume un diplomate. Si les seconds seront plus affectés par la crise en raison du poids élevé du tourisme dans leurs économies, Rome, Madrid, Lisbonne et Athènes ont pourtant, loin des idées reçues des « frugaux », démontré leur capacité à se réformer après la crise de 2008. « Ils ont, en outre, des structures économiques et des trajectoires différentes, souligne Nadia Gharbi, économiste au sein de la banque privée et gestionnaire d’actifs Pictet Wealth Management. Mais il est vrai qu’ils partagent aussi certaines faiblesses. » A commencer par une dette publique élevée et une série de problèmes structurels complexes, pesant sur leur capacité à générer de la productivité et des emplois.