Les croisières ont toujours du mal à reprendre la mer

  • 2020-08-16 21:25:25
Après six mois d’arrêt, un premier paquebot quittera l’Italie dimanche 16 août. Mais la reprise est très progressive et limitée, tant en nombre de bateaux que de ports d’accueil. Une étrange célébration a eu lieu, vendredi 14 août, sur l’île de San Giorgio Maggiore, à l’entrée du Grand Canal de Venise (Italie). L’association No Grandi Navi, qui rêve d’une lagune débarrassée de paquebots, fêtait une victoire par K.-O. : l’industrie des croisières va reprendre en Italie, mais sans passer par Venise. Pour leur retour en mer, de manière très progressive et en mode dégradé, les croisiéristes italiens veulent éviter les polémiques. Un signe de plus que la reprise des voyages, le 16 août, est autant un enjeu d’image qu’une urgence économique, pour une industrie dévastée par la crise du Covid-19. La croisière a été associée à l’expansion de la pandémie, en Asie puis partout dans le monde, notamment à travers l’épisode du Diamond Princess et ses 3 700 passagers confinés au large du Japon. D’autres récits de géants des mers bloqués au large ont davantage abîmé l’image de marque d’une industrie déjà critiquée pour son impact environnemental. Il s’agit aujourd’hui de convaincre gouvernements, ports et clients que les paquebots ne sont pas des facteurs de propagation d’un virus qui prospère pourtant grâce aux rassemblements et aux lieux clos. Un programme minimaliste Après bientôt six mois d’arrêt, deux petites compagnies ont baissé le rideau, l’Espagnole Pullmantur et la Britannique CMV. Combien suivront ? Les croisières dans les Caraïbes − de loin la première destination mondiale − demeurant impossibles en raison de la situation sanitaire sur le continent américain, seuls les acteurs européens s’apprêtent à reprendre les croisières, en mer Méditerranée, le deuxième marché mondial, et en mer du Nord. Des pis-aller : les Européens ne comptent que pour un quart des 30 millions de croisiéristes mondiaux. Et la contribution des deux premiers marchés émetteurs, le Royaume-Uni et l’Allemagne, sera minimale.

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