L’offensive des éditeurs de presse américains contre Apple
2020-08-23 10:05:18
Les principaux titres, comme le « New York Times » et le « Washington Post », veulent une baisse de la commission sur l’AppStore.
Il souffle comme un vent de révolte contre Apple. De plus en plus d’éditeurs d’application contestent les conditions financières que leur impose la marque à la pomme pour pouvoir être présents sur ses écrans via l’AppStore. Dernière en date, la Digital Content Next (DCN), l’organisation représentative des titres de presse américains aussi prestigieux que le New York Times, le Washington Post, ou les agences de presse Associated Press et Bloomberg.
Dans un courrier publié jeudi 20 août sur son site, à l’adresse de Tim Cook, le patron de la firme de Cupertino (Californie), l’association exige des explications sur un arrangement proposé, en 2017, par Apple à Amazon offrant des conditions préférentielles à ce dernier pour proposer son service de streaming vidéo dans le magasin d’applications d’Apple. Au lieu des 30 % réclamés d’habitude par Apple sur les achats effectués au sein de cet environnement (qu’il s’agisse de la souscription à un abonnement ou d’achat ponctuel comme des bonus dans un jeu), Apple proposait alors de n’appliquer qu’un prélèvement de 15 %.
Campagne judiciaire et médiatique
Interrogé, fin juillet, sur ce point précis par la commission judiciaire de la Chambre des représentants – dans le cadre d’une enquête sur de possibles abus de position dominante des GAFA (acronyme de « Google, Apple, Facebook et Amazon ») –, Tim Cook avait expliqué que cette faveur était accordée à « toute personne remplissant les conditions » fixées par sa société. Dans son courrier, la DCN demande quels sont les standards à remplir pour obtenir un tel traitement, alors qu’Apple martèle depuis le lancement de l’AppStore que les mêmes règles doivent s’imposer à tous : une commission de 30 % la première année, puis 15 %.
Au-delà de cette exception, c’est surtout le niveau des taxes imposé par la firme californienne qui révolte bon nombre d’éditeurs d’applications, qui n’ont pas d’autre choix que de soit rogner sur leurs marges pour proposer un produit à un prix attractif, soit de le proposer à un prix plus élevé au risque de ne pas rencontrer leur clientèle.
L’offensive de la DCN n’intervient pas à un moment anodin. Apple est actuellement en conflit avec l’éditeur de jeu Epic Games, à l’origine, notamment, du très populaire Fortnite, pratiqué dans le monde par près de 350 millions de joueurs. Pour avoir tenté de contourner les règles de l’entreprise de Tim Cook en proposant à ses utilisateurs son propre outil pour effectuer des achats au sein du jeu (et donc éviter de verser une commission), l’éditeur a été exclu du magasin d’applications de la firme à la pomme.