Près de cinq millions de « passoires thermiques » en France
2020-09-02 18:56:47
17 % des logements sont considérés comme très énergivores, selon une étude du ministère de la transition écologique. Les locataires modestes du privé sont les plus touchés.
La précarité énergétique est un fléau, mais il manquait des données fiables pour la caractériser. C’est désormais chose faite : il existe 4,8 millions de « passoires thermiques » sur les 29 millions de résidences principales que compte l’Hexagone. Quelque 17 % des logements sont donc considérés comme très énergivores, et catalogués F et G sur l’échelle du diagnostic de performance énergétique (DPE). Ce sont les conclusions de l’étude menée par le service des statistiques du ministère de la transition écologique, révélée mercredi 2 septembre, et qui, en une vingtaine de pages, présente l’état des logements en France en fonction de leur classe énergétique.
La publication de cette enquête à la veille de la présentation du plan de relance n’a rien d’un hasard. Une partie des 100 milliards d’euros promis par le gouvernement doit être consacrée à la rénovation thermique des bâtiments, ces derniers étant responsables de 19 % des émissions nationales de gaz à effet de serre.
Or, avant que la France accélère sérieusement ce vaste chantier d’amélioration du bâti, indispensable pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, avoir une idée précise du volume de logements à rénover, en clair, savoir de quoi on parle, était plus que nécessaire.
C’est d’ailleurs dans le but de disposer de données précises qu’un Observatoire national de la rénovation énergétique a vu le jour il y a un an. Cette étude, à partir de laquelle « on va pouvoir comptabiliser de manière fiable le nombre de rénovations faites », donc évaluer la politique publique, explique Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée chargée du logement, est en quelque sorte sa première concrétisation.