Trois recours déposés contre le projet de la gare du Nord
2020-09-06 17:31:03
La bataille menée par la Ville de Paris et deux collectifs de citoyens a changé de nature et prend désormais une tournure judiciaire.
L’heure n’est plus aux tribunes d’indignation dans la presse, ni aux ultimes tractations chez le préfet de région. A présent que ce dernier a donné, début juillet, son feu vert à la rénovation de la gare du Nord telle qu’imaginée par le consortium Gares & Connexions et Ceetrus, filiale du groupe Auchan, la bataille menée par la Ville de Paris et deux collectifs de citoyens contre un projet jugé trop commercial et dont ils redoutent l’impact négatif sur l’un des quartiers les plus denses d’Europe, a changé de nature et prend désormais une tournure judiciaire. En une semaine, trois recours ont été déposés contre le projet.
La mairie de Paris, qui espère encore une sortie par le haut, a choisi, pour commencer, l’option du recours gracieux auprès du préfet de région. « On espère être suffisamment convainquants pour qu’il juge pertinent de retirer le permis de construire et d’en déposer un nouveau », explique Emmanuel Grégoire, premier adjoint et chargé des questions d’urbanisme. Le recours est parti jeudi 3 septembre. Le préfet a deux mois pour y répondre. Sur le fond, la Ville exige toujours la dédensification du projet avec le retrait d’au moins 15 000 m² sur les 60 000 m² supplémentaires prévus, comme le recommande le rapport de quatre urbanistes (Anne Mie Depuydt, Caroline Poulin, Jean-Louis Subileau et Pierre Veltz). Or, pour l’heure, le compte n’y est pas. StatioNord, la société d’économie mixte à opération unique (Semop) qui réunit Gares & Connexions et Ceetrus, accepte de retirer 5 000 à 8 000 m², mais pas davantage. En cas d’impasse, la mairie de Paris n’exclut pas d’aller au contentieux.