« Le nouveau champion de l’électronique s’appelle Nvidia »
2020-09-14 18:18:20
Il ne manquait qu’une brique à la construction de l’américain pour tutoyer les géants du secteur, un microprocesseur. C’est chose faite avec le rachat que Nvidia a annoncé dimanche du britannique Arm au japonais SoftBank. Mais les obstacles sont nombreux sur sa route, notamment la Chine, analyse Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».
Chronique. Au cœur des années 1990, la révolution informatique mondiale avait un nom : Wintel. Il symbolisait le mariage diabolique qui unissait les deux géants mondiaux du domaine, Microsoft pour les logiciels Windows et Intel pour les puces électroniques. C’était avant l’ère du smartphone et des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et ces deux-là monopolisaient 90 % du marché mondial des micro-ordinateurs. Intel reste bien sûr, grâce à ses usines géantes, le plus grand fabricant de puces au monde, mais ce n’est plus lui qui écrit l’histoire.
Le nouveau champion s’appelle Nvidia. Bien sûr, son chiffre d’affaires – 3,9 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros) lors du dernier trimestre – est encore cinq fois plus faible que celui d’Intel, mais son succès considérable dans les cartes graphiques d’ordinateurs, indispensables aux jeux vidéo, puis dans l’intelligence artificielle a propulsé sa croissance et ses résultats. Sur le seul trimestre de mai à juillet, en pleine pandémie, son chiffre d’affaires a explosé de 50 % et sa capitalisation boursière, de 300 milliards de dollars, dépasse désormais de 50 % celle d’Intel. Pour tutoyer les géants du secteur, il ne lui manquait qu’une brique à sa construction, un microprocesseur, c’est-à-dire le cerveau de l’ordinateur, qui a fait la puissance d’Intel.