Jean-Pierre Clamadieu, président d’Engie : « Je ne défie pas l’Etat »

  • 2020-10-06 13:51:41
Le dirigeant de l’énergéticien explique dans un entretien au « Monde » pourquoi il a accepté la vente des actions Suez à Veolia, après des semaines de très fortes tensions entre les trois groupes et le gouvernement. Le conseil d’administration d’Engie a voté, lundi 5 octobre, la vente de l’essentiel des actions Suez qu’il détenait à Veolia, après des semaines de très fortes tensions entre les trois groupes. Le président du conseil d’Engie, Jean-Pierre Clamadieu, revient sur les enjeux de cette cession. Quel est votre état d’esprit à l’issue du conseil d’administration qui voté la vente des parts de Suez à Veolia, lundi ?Je suis très satisfait, car Engie met en œuvre la stratégie que j’ai annoncée il y a quelques mois. Je suis soulagé, parce que nous avons vécu des semaines intenses, mais aussi déçu que nous n’ayons pas réussi à transformer la proposition de Veolia en opération amicale. Je suis déçu de voir les équipes de Suez rester dans une posture qui les empêche d’apprécier ce que cette offre peut leur apporter. Veolia et Suez peuvent se rapprocher pour le meilleur : créer un acteur français qui renforce sa position à l’international dans les métiers de l’eau et des déchets. Lors de ce conseil, l’Etat a été mis en minorité sur un vote crucial, un fait extrêmement rare… Nous avons mené cette discussion dans une relation très étroite avec l’Etat, en particulier avec Bruno Le Maire. Nous cherchions à créer les conditions d’un dialogue et nous n’avons pas ménagé nos efforts, ni lui ni moi. Lorsque nous avons constaté, lundi matin, que l’objectif de Bruno Le Maire, à savoir une déclaration claire de Suez considérant l’offre de Veolia comme amicale, n’était pas rempli, nous en avons tiré des conclusions différentes. Parce que nous sommes dans des rôles différents : Bruno Le Maire est ministre de la République et défend l’intérêt collectif, moi je défends l’intérêt d’Engie et de ses parties prenantes.

متعلقات