Des milliers de suppressions d’emplois dans les musées britanniques
2020-10-10 20:27:58
Tate, Royal Academy, Buckingham Palace… Faute de visiteurs, musées et monuments du Royaume-Uni multiplient les plans sociaux.
La grande exposition Andy Warhol de la Tate Modern aurait dû être noire de monde. Avec un tel nom incontournable de la pop culture, l’iconique musée du bord de la Tamise à Londres était sûr de faire le plein. Mais pour cause de pandémie, jamais la visite n’a été aussi confortable. En ce samedi après-midi de fin septembre, la foule est limitée pour faire respecter la distanciation sociale. Réserver sa place est obligatoire et le musée accepte environ moitié moins de personnes que d’habitude.
Devant l’entrée balayée par un vent glacial, un groupe de manifestants accueille les visiteurs. « Le coronavirus n’est pas une raison pour nous virer. Honte à la Tate ! », dénonce un panneau. Les employés des magasins et des restaurants du musée sont en grève depuis fin août. L’institution culturelle a annoncé en août la suppression de 313 employés de Tate Enterprises, sa branche commerciale. Le 1er octobre, le mouvement social a été suspendu, syndicats et direction acceptant d’entrer en négociations, mais aucun compromis n’a pour l’instant été trouvé. « D’habitude, la Tate aime mettre en avant ses valeurs progressistes, et nous disait avant la pandémie qu’on était une grande famille, constate, amer, l’un des grévistes qui préfère taire son nom. Mais dès qu’il y a des problèmes, nous sommes ceux qui payons, alors que la direction garde ses gros salaires. »